Depuis le 26 mars, les acteurs de l’éducation en Haïti se sont donnés rendez-vous à Pétion-Ville pour une réflexion approfondie sur l’avancement du Plan Décennal d’Éducation et de Formation (PDEF) 2020-2030. Cet atelier de trois jours, porté par le Ministère de l’Éducation Nationale et de la Formation Professionnelle (MENFP), se concentre sur l’axe « Qualité et Pertinence » et le multilinguisme basé sur le créole.
Soutenue par l’UNESCO et le Partenariat Mondial pour l’Éducation (PME), cette cinquième revue thématique s’inscrit dans le cadre de la Revue Sectorielle Conjointe de l’Éducation (RSCE). L’objectif est d’évaluer les progrès et d’identifier les défis rencontrés de 2021 à 2024 dans la mise en œuvre du PDEF.
Une éducation de qualité, un défi majeur
Lors de l’ouverture, le Directeur Général du MENFP a rappelé les conditions essentielles à une éducation de qualité : « Sans enseignants bien formés, sans matériel didactique adapté et sans infrastructures scolaires solides, il sera difficile d’atteindre nos objectifs. » Il a aussi mis l’accent sur la cantine scolaire comme facteur de réussite pour les élèves.
Yves Roblin, professeur et responsable au MENFP, a insisté sur l’importance d’une approche curriculaire réformée, en phase avec les réalités socio-économiques du pays : « Tout cela nous emmènera droit vers les objectifs fixés », a-t-il affirmé.
Le créole au centre du multilinguisme
La question linguistique était au cœur des discussions. Le numéro 2 du MENFP a souligné la nécessité d’une maîtrise progressive du français, de l’anglais et de l’espagnol, tout en consolidant le créole comme base de l’enseignement.
Jean Luc Tondreau, de l’UNESCO, a posé une question clé : « Il est vrai qu’Haïti fait des progrès en matière d’accès à l’éducation. Mais qu’en est-il de la qualité ? » Un débat essentiel qui reste à trancher.
Maryne N. Louis-Jeune