Alors que le droit à un environnement sain est reconnu par l’État haïtien, il semble que même les institutions étatiques devraient avoir quelqu’un pour leur garantir ce droit. En effet, l’insalubrité à l’entrée de la Palais de Justice à Port-au-Prince ne dit pas le contraire.
Sur une publication faite sur son compte Facebook ce 22 novembre 2019, Me Destin Jean, Avocat et Enseignant à l’Université tire sur la sonnette d’alarme.
« Voici l’entrée principale du Palais de Justice de Port-au-Prince, la capitale d’Haïti. C’est juste révoltant et inadmissible! Cela nous laisse présager l’état de la Justice, mais aussi et surtout l’état de déconfiture de cette Société qui accepte cet état de fait comme elle accepte par ailleurs que l’École et l’Université ferment leurs portes depuis bientôt 3 mois. Tant pis pour les mécontents! 3/4 moun k ap mande chanjman sistèm lan pa ni pare, ni vle li chanje vre. 3/4 moun sou BLÒF !!! », peut-on lire dans sa publication.
Cette situation révoltante devant les locaux d’une institution aussi importante dans la distribution de la Justice au pays semble pour autant rester dans l’indifférence des autorités locales et nationales qui sont plutôt préoccupées par la crise socio-politique qui sévit au pays depuis plusieurs semaines.
Alors que des manifestations de rue sont organisées dans différents recoins de la capitale, des arrestations ont eu lieu en marge de ces protestations qui connaissent parfois des scènes de violence. D’un côté, le Pouvoir en place se dit s’atteler à des réformes et veut s’attaquer au changement du système tandis que l’opposition politique se dit combattre la corruption en passant par la démission du Chef de l’État. Un état de fait qui s’apparente à une bagarre de rues dans laquelle il n’y aucune règle. Pendant ce temps-là, les gangs armés imposent leurs règles. Les établissements scolaires et les Universités ferment leurs portes.
Dans l’intervalle, fort souvent les membres du corps judiciaire notamment les Juges sont dans l’impossibilité de se déplacer pour accomplir leurs tâches comme peut en témoigner la désertion des rues du Bicentenaire où se situe le Palais de Justice. Ce tableau sombre met à mal le fonctionnement de la Société qui va de mal en pis. Qui va entendre les individus appréhendés pour juger de leur sort ?
Ce symbolisme à l’entrée principale du Palais de Justice n’est qu’une manifestation du mauvais fonctionnement également des institutions fondamentales pour le pays dans la construction de l’État de droit.
Si nous disons que la Justice élève une Nation, cette représentation du Palais de Justice, ne devrait-elle pas inquiéter toute la Société ?
Jean Jocelyn Petit