On commence à savoir quels seront les changements importants qui seront opérés dans la nouvelle constitution. Ainsi, on a appris que la nouvelle loi mère entend supprimer le sénat et le poste de premier ministre. Le budget de fonctionnement du Sénat et de la Primature s’élève à plus de 20 milliards de gourdes. Leur suppression permettra donc au pays d’économiser cet argent.
C’est une bonne nouvelle puisque cet argent sera reversé dans les interventions sociales des gouvernements. Cela dit, sans le Sénat et la Primature, ce sera plus d’investissement dans l’éducation, la santé et la sécurité. On a déjà vu l’exemple avec la construction de plusieurs lycées avec l’argent du parlement, comme le président Jovenel Moïse l’avait promis en janvier 2020. Le gouvernement vient à peine d’inaugurer un lycée à Petit-Goave (Vialet). Les lycées des jeunes filles, Marie Jeanne et Jean Jacques Dessalines sont en chantier à Port-au-Prince. Sans le Sénat et la Primature, il y aura plus de ressources budgétaires pour construire des routes et d’autres infrastructures.
Ce n’est pas seulement 20 milliards de gourdes que le pays économise avec la suppression de ces postes. Des milliards de gourdes de pots de vin, pour ratifier les gouvernements, sont également économisés. L’Etat haïtien sauve également des milliards de gourdes de franchises douanières obtenues généralement par les hommes d’affaires qui monnayent les parlementaires pour ratifier les premiers ministres.
Le projet de la nouvelle Constitution est le projet du peuple. Les parlementaires n’auraient jamais voté de tels amendements qui auraient pu questionner leur pouvoir et influence. C’est pour cela que les groupes organisés de la société doivent porter ce projet réformateur. C’est aujourd’hui ou jamais. C’est la chance qui passe.
Pierre Michel Pierre Louis, analyste politique