La dénonciation des actes de corruption au Parlement faite, ce matin sur les ondes de la radio Caraïbe FM, par l’ancien sénateur Jean-Héctor Anacacis concernant la ratification de Laurent Salvador Lamothe comme Premier ministre, ne surprend personne. Pas parce que l’ancien parlementaire a lâché une vérité. Il n’est un secret pour personne, M. Anacacis est passé maître dans l’art de faire diversion pour combler ses attentes personnelles. D’ailleurs, plusieurs anciens sénateurs contactés à ce sujet ont rejeté d’un revers de main ces allégations. Mais parrce que, tout simplement, ce parlement est devenu une véritable entreprise au service des politiciens et oligarques corrompus. De ce fait, ses occupants d’alors prêtent le flanc à des allégations même les plus déshonorantes.
Depuis environ une vingtaine d’années, aucun Premier ministre n’est ratifié au Parlement de la République sans évoquer de graves soupçons de corruption qui ont conduit à ce choix de la majorité parlementaire. Même cas de figure pour les votes de censure et de non confiance. Les Parlementaires ont toujours servi de leur pouvoir pour satisfaire leur égo et pour protéger l’intérêt de leur patron de l’élite économique corrompue. Le feu Président Jovenel Moïse a dû passer un an sans Premier ministre ratifié à cause du chantage et du marchandage politiques des députés et sénateurs de l’époque. En vue de démontrer comment la corruption était la règle au Parlement, Jean-Héctor Anacacis s’est avili ce matin sur les ondes de radio Caraïbe dans ce même dossier qu’il prétend dénoncer.
Pour exiger des comptes à des entrepreneurs et politiciens sans scrupule qui se sont accaparés de l’argent de l’Office nationale d’Assurance sous forme de prêt ; pour avoir mis fin à des contrats léonins signé au détriment de l’intérêt de l’État haïtien, dont celui de la compagnie Sogener de Dimitri Vorbe, le feu Président Jovenel Moïse a connu toutes les troubles du monde face à une dictature inédite de la minorité au Parlement, particulièrement au Sénat de la République. Les sénateurs Antonio Cheramy (Don Kato), Nenel Cassy, Ricard Pierre, Évalière Beauplan, Youri Latortue et leurs alliés ont même répandu de la matière fécale dans l’hémicycle du parlement après avoir brisé les matériels de bureau. Juste pour empêcher la tenue d’une séance de ratification d’un Premier ministre désigné.
Selon certains critiques, attirer l’attention sur l’ancien Premier ministre Laurent Lamothe dans des actes de corruption avec des parlementaires de l’époque, après plus de dix ans, est plutôt assimilable à cette campagne d’assassinat de caractère actuellement en marche et financée par des oligarques corrompus en vue de l’effacer sur la scène politique et empêcher toutes démarches visant à obtenir justice pour le Président Jovenel Moïse, lâchement assassiné en sa résidence privée le 7 juillet 2021. Budgetivore à côté de toutes ces pratiques malsaines, le Sénat de la République, comme il est stipulé dans le projet de la nouvelle Constitution, doit-être absolument aboli.
Alixon François