Si la Constitution de 1987 garantit le droit à la liberté d’expression et au pluralisme politique, après les 29 ans de dictature de la dynastie des Duvalier, cette même Constitution est en revanche une vache à lait, née pour satisfaire l’appétit glouton des politiciens et oligarques corrompus haïtiens au détriment de la grande majorité de la population.
Les Droits fondamentaux garantits par cette Constitution, tels que Droits à la santé, à l’Éducation, au Travail… sont systématiquement violés, bafoués et piétinés sous le poids de la Corruption, du trafic d’influence et d’abus de pouvoir.
Pour ratifier un Premier ministre, une prérogative constitutionnelle du Parlement, des députés et sénateurs font la vente aux enchères avec leur vote. Des milliards de gourdes en pot de vins devaient être versées à chaque occasion par des oligarques corrompus afin de conserver le monopole du marché, obtenir des franchises douanières, avoir le contrôle du Premier ministre. Sinon ce sera un bloquage systématique des actions gouvernementales. Un ministre ou Premier ministre qui n’arrive pas à laisser égoutter la mamelle, sera l’objet de destitution, de lynchage politique à cause toujours de ce pouvoir à tout faire de ces parlementaires, conféré par la Constitution de 1987 et sa version amendée.
Le grand perdant reste toujours le gros du peuple. Aujourd’hui, avec le dysfonctionnement du Parlement, comme l’avait proné feu Me Monferrier Dorval, l’ancien bâtonner de l’ordre des avocats de Port-au-Prince, c’est le moment plus que jamais de changer la Constitution. Et endiguer cette vanne de corruption. Car ces députés et sénateurs ne céderont jamais leur couronne au profit de l’intérêt supérieur de la Nation.
Frantz Jean-Louis