L’alliance contre nature pour le pouvoir entre le Parti Haïtien Tèt Kale (PHTK) et le Secteur Démocratique et Populaire (SDP), via l’Accord de 11 septembre du Premier ministre Ariel Henry, n’a-il pas mis à nu le comportement réactionnaire de certains politiciens ? Pour accéder au pouvoir, ils se montrent intransigeants, prêts à se sacrifier, ne se font pas attendre pour crier à haro sur le baudet en faveur du peuple. Et pourtant, personne n’est plus apathique, fuyard et solitaire que ces pseudo politiciens une fois obtenir leur tranche de gâteau.
Dans sa lutte acharnée pour le renversement du défunt président Jovenel Moïse du pouvoir, le porte-parole du SDP, Me André Michel a déclaré lors d’une conférence de presse : « Malere, malerèz pa nan fèt ». ce qui se traduit en français, « Les fêtent ne concernent pas les pauvres ». Nous étions à ce moment-là en décembre 2019.
Aussi celui s’autoproclamant l’Avocat du peuple » avait-t-il invité la population à gagner les rues, se tenir derrière leurs barricades « Kanpe dèyè barikad nou », pour exiger le départ précipité de l’ancien chef de l’État assassiné. Car, a-t-il soutenu, la population est en chômage, vit dans la pauvreté…
Deux ans après, en pareille période, alors que la situation socio-économique de la population ne fait qu’empirer, ajouter à cela, une insécurité chronique tenant en otage la population déjà aux abois, André Michel brille par son absence dans les rues de la Capitale. Ces derniers temps, grâce à la magie de la technologie, on ne généralement remarque « l’Avocat du peuple » que dans les grands hôtels à l’étrangers entrain de festoyer avec ses copains. Comme s’il veut maintenant marginaliser des malheureux militants, qui faisaient de la mobilisation contre Jovenel Moïse, leur sport favori. Un comportement qui décèle le côté discriminatoire de sa déclaration.
Aussi se demande-t-on, pourquoi les autorités morales, des organisations de la société civiles n’ont pas condamné ces propos discriminatoires de Me André Michel ?
« Malere, malerèz pa nan fèt », Noël n’est-elle pas la fête qui célèbre la naissance de Jésus Christ ? Que c’est bizarre ! Même les leaders religieux laissent passer sous silence ces propos malencontreux contre nos malheureux Haïtiens.
Jean-Fils Antoine