Si l’affaire de la dette Petrocaribe a toujours été vue comme de manipulations et de manœuvres politiques, notamment sous la président Jovenel Moïse jusqu’à son assassinat en juillet 2021 à sa résidence privée à Pèlerin 5, Pétion-Ville, la vérité a vraissemblablement enfin été dévoilée après l’effacement total de la dette. Ce dénouement est survenu suite au dernier versement de 500 millions de dollars américains par l’ex-Premier ministre Ariel Henry.
En effet, selon l’actuelle ministre de l’Économie et des Finances, Mme Ketleen Florestal, la dette Petrocaribe s’élevait à 2,2 milliards de dollars américains, et elle a été entièrement épongée. Car le Vénézuela a décidé d’annuler le solde restant, en soutien à Haïti, compte tenu de la grave crise multidimensionnelle que traverse le pays.
Cependant, un silence absolu entoure ce dossier, qui avait pourtant été le principal cheval de bataille de nombreux opposants au régime du président assassiné. Certains sont allés jusqu’à porter plainte, tandis que d’autres ont mis en place des commissions parlementaires jugée revencharde et partiales, avançant qu’Haïti aurait à rembourser 4,7 milliards de dollars sur 25 ans, une somme prétendument dilapidée.
Ces politiciens avides de pouvoir, selon plusieurs observateurs, sans mentionner les réalisations diverses ni les versements antérieurs de plus de 2 milliards de dollars effectués par les gouvernements ayant géré ces fonds, ont mis l’accent sur les irrégularités dans l’exécution des projets et les retards, afin de masquer la vérité et de ternir la réputation de certains dirigeants.
Il convient de rappeler qu’une vaste campagne de désinformation avait été menée contre le président Jovenel Moïse et des anciens dirigeants, dans le but de susciter la colère populaire. Certains de ces anciens dirigeants étaient perçus comme une rupture avec le système économique et politique traditionnel. Derrière cette manœuvre, qui a pris une tournure internationale avec les sanctions imposées par les États-Unis et le Canada contre des personnalités haïtiennes, se trouvaient des hommes d’affaires, des politiciens, et d’autres acteurs dont leurs intérêts étaient contrariés par la politique de développement du président Moïse.
Jean-Samson Étienne