Depuis la censure de l’ancien Premier ministre Jean-Henry Céant prononcée par la Chambre des députés le 17 mars 2019, la République d’Haïti est sous l’égide d’un Gouvernement démissionnaire. Une situation qui, bien évidemment, paralyse de plus en plus la bonne marche de l’Administration publique et de l’État en général.
Il est vrai que la semaine dernière, Jean Michel Lapin, avait effectué le dépôt de ses pièces dans les deux branches du Palais Législatif au Bicentenaire, mais jusqu’à date, l’Exécutif n’a pas encore publié la liste des membres du prochain Gouvernement qui devront accompagner le Premier ministre nommé au Parlement pour la déclaration de sa politique générale.
Au fait, Carl Murat Cantave, avait annoncé la tenue d’une séance, ce mardi 23 avril au cours de laquelle une commission serait mise sur pied pour étudier l’authenticité des pièces de l’intéressé. Jusqu’ici, aucune précision n’est encore fournie à la presse sur cette démarche.
Rappelons que selon les vœux de l’article 165 de la Constitution de 1987 amendée, le Président doit former le nouveau Gouvernement dans un délai ne dépassant 30 jours. Or Monsieur Lapin est nommé Premier ministre en remplacement de Jean-Henry Céant depuis le 21 mars 2019.
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Si réellement Jovenel Moïse tient à sa mission édictée dans l’article 136 de la Constitution en vigueur, cela sous-entend aussi qu’il devait doter le pays d’un Gouvernement légitime avant le 17 avril 2019. Pourtant nous voici face à un dilemme où même la liste des membres du prochain Gouvernement n’est encore communiquée à la Nation.
« Le Président de la République, chef de l’État, veille au respect et à l’exécution de la Constitution et à la stabilité des institutions. Il assure le fonctionnement régulier des pouvoirs publics ainsi que la continuité de l’État. »
Espèrons que l’Exécutif n’attendra pas que la situation dégénère davantage avant de remédier à cette phase d’inconstitutionalité qui est devenue la routine dans ce pays se réclamant être un État de droit !
L’Archange