Prétextant la fin du mandat constitutionnel du Président de la République, Jovenel Moïse, le 7 février 2021 au lieu de 7 février 2022, une partie du secteur protestant, les Évêques d’Haïti, l’Association des Médias Haïtiens, la Fédération des barreaux d’Haïti… joignent leur voix aux leaders de l’opposition politique pour exiger son départ de façon à peine voilée en vue d’instaurer anarchiquement un gouvernement de transition dans le pays et de voler au secours du Système. Un scénario qu’on a déjà vu en 2019, lors de la fameuse opération baptisée Pays-lock, financée par les oligarques, pour répéter l’ancien sénateur Desras Simon Dieuseul.
Personne n’est dupe
En s’attaquant avec détermination aux intérêts des privilégiés de ce Système, basé depuis 200 ans sur la corruption et l’exploitation, on s’attendait à cette levée de boucliers des défenseurs du Système contre le Président Jovenel Moïse. Car déposséder Dimitry Vorbe, l’un des barons du Système, de la vente de black-out afin de fournir définitivement l’électricité 24/24 à la population, ébranle sévèrement.
Si ce sont les évêques de l’église catholique qui le disent, les victimes du Système ne doivent pas s’étonner : ces prêtes reçoivent régulièrement des dons des privilégiés du système. De plus en 2019, le Président Jovenel Moïse a mis un terme à leurs revenus faciles générés par la franchise douanière. On comprend pourquoi ils brisent leur neutralité pour prendre position en faveur du maintien du Système.
Si ce sont certains dirigeants de l’église protestante qui le disent, c’est à banaliser. Ils étaient plusieurs à se porter candidat à la présidence, dont les pasteurs Maxeau Joseph, Chavannes Jeunes, Jephté Lucien, face à Jovenel Moïse. Ils veulent tout simplement prendre leur revanche politique tout en s’assurant que la corruption continue de dominer ce Système et garde leurs fidèles protestants dans l’ignorance.
Si ce sont les patrons des médias de l’ANMH qui le disent, ce n’est pas une nouvelle. En 2004, lors de leur bataille pour basculer l’ancien Président Jean-Bertrand Aristide du pouvoir en vue de prendre la défense du Système, ils ont fait autant. Sinon pire.
Si ce sont les représentants de la Fédération des Barreaux d’Haïti qui le disent, c’est à ignorer. À l’instar des avocats du diable, ils ne font que prendre la défense des barons du Système comme pour consolider la corruption qui gangrène l’appareil judiciaire.
Comment exiger le respect de la Constitution en donnant libre cours à sa violation en retour, si ce n’est que pour prioriser ses intérêts de clan au détriment des intérêts de la Nation ? En vers et contre tous, le Président Jovenel Moïse ne doit-il pas poursuivre le processus du changement de Constitution et des élections en vue de mettre un point final, une fois pour toute, à cette transition qui n’en finit pas, pour répéter Pierre Raymond Dumas ?
Frantz Jean-Louis