Aux Haitiens d’ici et d’ailleurs, je m’adresse à vous à un moment crucial de notre histoire et un carrefour décisif de mon mandat, voilà déjà 3 ans 10 mois.
Peut-être que certains sont nouveaux, mais le fond, le message reste le même : Union, Solidarité, Entraide, Fraternité pour dialoguer en vue de rendre possible nos rêves d’un nouveau Pays.
Tout le discours du chef de l’État son Excellence Jovenel Moïse tourne autour de cette thématique de la reconstruction dans le tèt ansanm.
Depuis l’indépendance, le pays n’a fait que traverser des périodes de tension, des bouleversements faits d’assassinats de présidents, de coup d’État, de déstabilisation, d’actes de vandalisme et autres actions négatives ; et cela ne date pas d’aujourd’hui rappelle le chef de l’État, car au lendemain de l’indépendance au lieu de construire la nation, nous avions préféré assassiner le Père de l’indépendance Jean-Jacques Dessalines.
Le Président Jovenel Moïse comme il l’a toujours fait lance une fois de plus un appel à tous les secteurs en vue de travailler conjointement pour changer les conditions de vie du plus grand nombre en mettant à leurs dispositions : électricité, routes, accès à l’eau potable, éducation, soins de santé, canaux d’irrigation pour arroser et irriguer les plantations, des maisons décentes, accès aux richesses, justice et sécurité.
3 ans 10 mois c’est peu pour l’immensité de la tâche à accomplir, mais c’est aussi beaucoup pour ce que nous avions déjà réalisé.
Et ma conviction est faite, je ne dois pas m’arrêter en chemin, trop de gens espèrent, attendent des résultats ; aucun sacrifice n’est trop grand, aucune excuse ne sera acceptée.
Cependant, pour donner des résultats, il faudra aussi avoir le courage d’affronter les grands défis et les résoudre une fois pour toute si nous voulons briser ce cercle vicieux vieux de 25 ans.
Tous les chefs d’État de ces dernières 25 années le reconnaissent, la constitution de 1987 fait partie des défis, des problèmes à résoudre si on veut avancer dans la bonne direction.
Certains chefs d’État ont eu le courage sans langue de bois d’accuser cette constitution comme source d’instabilité chronique.
Depuis ces 30 dernières années, la violence, les monopoles, la spéculation, la corruption, la fraude à tous les niveaux, le dysfonctionnement du parlement, du système de la justice ont conduit le pays dans l’ingouvernabilité et dans des avenues ou la destination est inquiétante sinon inconnue.
Le Président en ce sens exhorte les leaders à un sursaut patriotique pour sauver la patrie commune.
Ce cri sincère provient du coeur d’un homme conscient, courageux, mais triste face à la souffrance de ses soeurs et frères qui croupissent dans la misère abjecte depuis trop longtemps.
Cela fait plusieurs mois depuis que nous avions pris notre bâton de pèlerin pour rencontrer un ensemble de secteurs et d’acteurs ; nous sommes à une phase très avancée et tous les sujets ont été abordés.
Le Président a mentionné certains points de discorde dans la loi mère qu’il faut à tout prix réviser si nous voulons avancer dans la bonne direction.
Même si le Président est élu aux suffrages universels, il ne peut pas désigner son premier ministre sans l’aval du parlement, Ce qui donne lieu à des marchandages politiques et à la corruption. Aussi le Président se trouve coincé à cause des redevances du premier ministre aux parlementaires qui ont voté sa politique générale lors de son énoncé.
En plus, le parlement est toujours dysfonctionnel et source de conflits.
Après avoir servi l’État, plusieurs fonctionnaires, élus reconnus comme ordonnateurs de deniers publics sont la cible de chantage et ne peuvent pas obtenir décharge de leurs gestions.
Cette constitution est aussi source d’exclusion et de division ; certains articles bafouent les droits de certains citoyens, c’est inadmissible en démocratie.
Ce sont quelques exemples isolés parmi tant d’autres pour expliquer la complexité de la situation et l’urgence d’y remédier.
L’idée d’une nouvelle constitution ne vient pas de moi, mais de l’ensemble des secteurs interrogés ici et dans la diaspora.
Je ne tiens à y gagner aucun intérêt personnel, d’ailleurs je ne serai pas candidat pour les prochaines élections.
Ce sont les défis du 21ème siècle et le souci de laisser un autre pays à nos enfants qui nous animent.
L’idée du référendum vient de là, c’est un impératif si nous voulons avancer.
Le prochain président doit avoir les coudées franches en vue de travailler pour le bien-être collectif à partir du 7 février 2022.
L’argent pour le référendum et l’organisation d’élections libres, honnêtes, démocratiques est inscrit dans le budget 2020-2021.
Il est venu le temps pour que les choses changent, c’est notre mission à tous les niveaux de l’État et dans la société civile.
Ensemble nous réussirons, seuls, exilés, nous échouerons pour notre malheur.
Merci beaucoup !
Que Dieu bénisse Haïti
Ayibobo pour Ayiti.