0Le Groupe de Réflexions Sociales et Politiques pour une Nouvelle Haïti (GRENOPSH) monte au créneau et demande sans détour le remplacement du Conseil Présidentiel de Transition (CPT), estimant que ce dernier a failli à sa mission de stabiliser le pays et d’organiser des élections crédibles.
Un constat d’échec cuisant
Dans une note de presse datée du 12 février 2025, le GRENOPSH rappelle qu’après la démission du Premier ministre de facto, Ariel Henry, en mars 2024, un accord politique sous l’égide de la CARICOM a permis la mise en place du CPT, composé de sept membres votants et deux observateurs. Ce conseil avait pris l’engagement de pacifier le pays, de reprendre le contrôle des territoires perdus et de créer les conditions favorables à des élections transparentes. Pourtant, « après plus de neuf mois de gouvernance, aucune des promesses n’a été tenue », déplore le parti.
La situation sécuritaire, loin de s’améliorer, s’est encore détériorée. « La violence des groupes armés s’intensifie, des territoires sont perdus et les massacres se multiplient, comme en témoigne celui de Kenscoff », constate le GRENOPSH. Kidnappings, déplacements forcés, fusillades et attaques contre les infrastructures publiques sont devenus le lot quotidien, malgré les engagements du CPT à ramener la paix.
Une économie défaillante
Sur le plan économique, le parti souligne que la vie chère, la montée du chômage et l’explosion des prix des produits de première nécessité fragilisent davantage la population haïtienne. « Le gouvernement actuel dépense inutilement et follement les ressources de l’État sans aucun résultat, ni contrôle, créant des suspicions sur la transparence de sa gestion », accuse le GRENOPSH.
Pire encore, une enquête de l’Unité de Lutte contre la Corruption a révélé l’implication de trois conseillers présidentiels dans un scandale financier, jetant une ombre sur la crédibilité morale de l’administration en place. « Ce pouvoir fait face à un grave déficit de crédibilité et de moralité publique », martèle le parti.
Le GRENOPSH propose son alternative
Face à cet état de fait, le GRENOPSH demande le remplacement du CPT par un gouvernement bicéphale. Il propose la nomination d’un président issu de la Cour de Cassation et d’un Premier ministre provenant de la classe politique, dont la mission serait de restaurer la sécurité, d’engager les réformes nécessaires et d’organiser des élections générales honnêtes et démocratiques.
« La structure du CPT ne correspond ni à notre culture ni à notre réalité politique », affirme le GRENOPSH, soulignant que ce conseil, loin d’accélérer la transition, crée des lenteurs et alimente les tensions internes.
Un appel urgent pour sauver le pays
Le GRENOPSH conclut en appelant tous les secteurs de la vie nationale à soutenir cette refonte institutionnelle pour éviter une crise encore plus profonde. « Il est urgent d’agir pour redonner espoir à la nation », insiste le parti, persuadé que seule une transition politique claire et pragmatique permettra à Haïti de retrouver le chemin de la stabilité et du progrès.
Mario L. André