Dans une interview exclusive accordée, le samedi 25 mars dernier, à la rédaction du journal en ligne « Le Médiateur », le Dr Jean Ardouin Esther Louis-Charles a exprimé sa préoccupation quant au retard enregistré dans l’application de l’Accord du 21 décembre, dont son parti Rassemblement des Démocrates Nationaux et Progressistes ,(RDNP) est l’un des signataires. « En dépit de la velléité du Premier ministre Ariel Henry, il n’arrive toujours pas à délivrer la marchandise. Ses collaborateurs immédiats l’empêchent d’agir. Ils refusent de travailler à l’implémentation de l’accord du 21 décembre. Ils ne veulent pas l’ouverture au sein du Gouvernement. Ce sont des insatiables » a fustigé Mr Louis-Charles.
Pour le cadre du RDNP, l’ancienne présidente du parti, Mme Myrlande Hyppolite Manigat, fraîchement installée à la tête du Haut Conseil de Transition (HCT), a de la volonté et de l’expérience nécessaire pour aider le Gouvernement à résoudre la crise sécuritaire, chercher la stabilité politique, et organiser le référendum et les élections libres démocratiques et transparentes dans le pays. Cependant, il se montre très pessimiste quant à la réalisation de ces joutes électorales à la fin de cette année comme l’avait souhaité le Premier ministre Ariel Henry, vu, selon lui, les manœuvres dilatoires des mammouths entourant le Chef de Gouvernement.
L’interrogeant autour de l’enquête sur l’assassinat du Secrétaire général de son parti, Éric Jean-Baptiste, des mois après qui reste stagnante, Mr Jean-Charles dit espérer que la justice fera toute la lumière autour de ce crime crapuleux. D »un autre côté, il a déclaré que le RDNP actuellement co-dirigé provisoirement par le trio Oscar Raymond, Wagner Édouard et Vladimir Jean-Baptiste, se joint à la famille du défunt afin de mettre la pression pour y arriver. « Car, a-t-il soutenu, les recents actes d’assassinat des grandes personnalités haitiennes sont toujours restés sans justice », en s’appuyant sur les cas du Président de la République Jovenel Moïse et du Bâtonnier de l’ordre des avocats de Port-au-Prince, Me Monferrier Dorval.
Aux gangs armés qui sèment le deuil, kidnappent, violent et volent sans être inquiétés, le médecin leur prescrit un tranquillisant : la renonciation à leurs activités criminelles. « Quand vous rendez la vie impossible à toute la population, quand les gens laissent le pays à cause de vos exactions, parce qu’ils sont capitalisés, qui allez-vous rançonner ? Qui allez-vous piller ? interroge-t-il aux bandits armés ? On sait que vous êtes des victimes de cette société. Ne soyez pas des bourreaux des autres victimes. Cherchez d’autres moyens de vivre. Ne souhaitez-vous pas que vos enfants deviennent des ingénieurs, des médecins, ou d’autres professionnels. Pensez surtout à leur avenir.
Si le Dr Jean-Charles affirme être favorable à l’appui de la communauté internationale pour matter l’insécurité qui rend invivable les familles haïtiennes, il précise cependant que l’appui en armes et munitions ne suffit pas. Il nous faudrait également un support au niveau de la surveillance de nos ports pour empêcher leur approvisionnement de l’extérieur. Car les munitions ne se reproduisent pas. Et Haïti ne produit pas de munitions encore moins des armes automatiques.
Pour finir, l’homme qui traine vingt ans de militance au sein du parti de l’ancien Président de la République, le défunt Leslie François Saint-Roc Manigat, n’écarte pas la possibilité de se porter candidat aux prochaines joutes électorales, annonce-t-il, à un niveau ou un autre. Le Dr Jean-Charles promet déjà « Solidarité et Sincérité ». Croit-il avoir bien diagnostiqué la maladie avant de lui prescrire des propres médicaments ?
Ernst Jean-Louis