Huit mois après que les États-Unis, le Canada et même la République dominicaine commencent à sortir des régimes de sanction contre des personnalités de l’élite politique et économique en vue, prétendent-ils, de combattre l’insécurité et la corruption dans le pays, la situation ne fait qu’empirer. Les’entrées nord et sud de la capitale sont toujours contrôlées par des gangs, la majeure partie de l’aire métropolitaine est sous leur emprise, le taux de kidnapping a connu brièvement une baisse grâce à cette révolte populaire spontanée baptisée « Bwa kale ».
Aujourd’hui, ce taux est remonté en force. Des journalistes et travailleurs de presse sont devenus les cibles des malfrats. La journaliste Marie-Lucie Bonhomme a été enlevée chez lui puis libérée le même jour, soit le 13 juin dernier. Peu de jours après, son époux Pierre-Louis Opont a connu le même sort, jusqu’à présent il est séquestré par ses ravisseurs, la journaliste de radio Innovation FM, Blondine Tanis vient d’être enlevée hier samedi non loin de sa résidence à Delmas 33. Elle est toujours en captivité. On se demande perplexe, pourquoi le Gouvernement d’Ariel Henry s’est empressé d’étouffer ce mouvement qui a déjà mis hors d’état de nuire plusieurs bandits et ôté le sommeil des autres ? Compte-il sur l’insécurité pour garder le pouvoir ?
Le Premier ministre de facto, Dr Ariel Henry, vient de célébrer le jeudi 20 juillet dernier, deux années accomplies à la tête de la Primature. Si son mandat était d’organiser les élections et remettre le pouvoir à un Président élu dans un délai ne dépassant pas une année, selon l’Accord du 11 septembre 2021, malgré le double de la durée dudit mandat, même les membres devant menés la machine électorale ne sont pas encore nommés. Le chef du Gouvernement s’amuse à multiplier des négociations à n’en plus finir en vue de se pérenniser au pouvoir. Comme pour mieux s’assurer de la descente aux enfers de la population.
Le bilan des vingt-quatre mois du Premier ministre de facto à la tête du Gouvernement, se résume unanimement à une catastrophe pour la population à tous les points de vue. Le taux d’inflation est passé de 11/100 en 2021 pour grimper de 60/100 au cours du règne du « Roi Henry ». Quant à la gourde, elle est passée de quatre-vingt deux (82) gourdes pour un (1 ) dollar en Juillet 2021, à 160 gourdes pour un ( 1 ) dollar en 2023.
De ce désastre économique qu’a provoqué Ariel Henry dans le pays, seule la Communauté internationale y est sortie gagnante. Parce que leur missionnaire a pu faire leur quatre volontés : supprimer la subvention du pétrole pour enfoncer la population haïtienne dans l’assistanat, laisser le champs libre au Core Group d’interférer dans les affaires internes du pays, livrer les citoyens haïtiens en pâture aux États-Unis, au Canada et même à la République dominicaine pour satisfaire leurs caprices…
Loin de vouloir nous aider à résoudre cette crise sécuritaire, la Communauté internationale semble s’attendre à un génocide à la wandaise en Haïti pour y venir executer son véritable agenda relatif à l’exploitation abusive de notre richesse naturelle. Avec des sanctions sans aucune preuve et qui ont déjà jeté des milliers de mere et père de famille sur le pave dans le pays, les dirigeants des gouvernements des États-Unis et du Canada ne font que détourner tragiquement notre attention sur la vraie solution de la crise et neutraliser certains adversaires politiques du Premier ministre de facto.
Ils ne sont pas sans savoir qu’Ariel Henry devrait longtemps démissionner afin de se présenter par devant la justice pour avoir communiqué avec Joseph Félix Badio, le principal assassin du Président de la République Jovenel Moïse, peu avant et après le magnicide, selon les données fournies par la compagnie de téléphonie mobile Digicel au Commissaire du gouvernement d’alors, Me Bed-Ford Claude. Entendent-ils se servir de ce talon d’Achille du chef du Gouvernement de facto haïtien pour mieux défendre l’intérêt de leur pays ?
Marie-Pierre J. Exumé