Ce pays qui se trouve déjà dans l’ornière de la misère est devenu un nouveau cas d’études: Celui d’une population terrorisée depuis deux mois par un groupuscule de sa propre police. Ces policiers qui terrorisent la population, organisent des incendies et tirent partout dans les rues avec, des fois, leur propre uniforme.
Ces hommes qui exigent monts et merveilles ne respectent rien, ni le pouvoir établi, ni leur hiérarchie, ni les biens publics et privés dont leur mission consisterait à protéger. Ils sont un petit groupe certes, mais, ce qui est étonnant, la majorité reste dans un silence suspect et la société est livrée à elle-même.
Qui dira un mot pour le malheureux peuple haïtien dans ce nouveau carrefour de sa fatale descente aux enfers?
Ces policiers demandent l’impossible et font semblant de ne pas voir les mains qui leur sont tendues. Ils demandent la reconnaissance d’un syndicat interdit par la loi et les règlements auxquels ils ont eux-mêmes adhéré pour devenir policier.
Ils se foutent de leur code d’honneur et sèment la pagaille jour et nuit, saisissant les clés des véhicules des citoyens et les laissent dans les rues, tirant sur leur propre quartier général, leur Inspection générale, brulant le véhicule officiel d’un juge connu de tous, brulant les locaux d’un bureau des droits de l’homme et d’un cabinet d’avocats, brulant des véhicules de journalistes et les locaux d’une station de radio.
C’est comme des gangs déchainés opérant la main dans la main avec des bandits notoires recherchés par la justice qu’ils sont là pour accompagner…. et en plus, c’est triste de l’admettre, ils ont des tendances au coup d’Etat et sont de plus en plus cités dans des cas de kidnapping. Une vague de kidnapping à odeur de lutte pour le pouvoir.
Qui dira un mot pour ces citoyens? Haiti est terrorisée par sa propre police. Une police créée, il y a vingt-cinq ans, par les Nations Unies, les Etats-Unis, la France et le Canada.
Les amis d’Haiti ne disent toujours rien de ce macabre fléau d’un nouveau genre.
Le Médiateur