Le 16 novembre 2023 est la date fixée pour la publication de la liste des personnalités haïtiennes à sanctionner par le Conseil de sécurité des Nations-Unies pour leur soutien aux gangs armés qui terrorisent la population et occupent la majeure partie du territoire de la capitale, et pour la corruption. Ce, en vertu de la résolution 2653 (2022) de cette organisation mondiale. Un rendez-vous historique pour les membres de la Commission internationale chargée de mener ses enquêtes sur le terrain et identifier les vrais coupables. Pour sortir la tête haute dans cet épineux dossier, voici trois erreurs gravissimes auxquels les membres de cette illustre Commission d’experts internationale n’auront pas le droit de se permettre :
1- Obéir aux diktats des États-Unis et du Canada
La fuite en avant des dirigeants des États-Unis et du Canada, suite à la décision des Nations-Unies de sanctionner des personnalités de l’élite politique et économique en Haïti supportant les gangs, et participant dans des actes de corruption, répond d’abord à un stratagème visant à défendre les intérêts de leur pays. Sanctionner ceux qui représentent un obstacle pour leurs projets, protéger ceux qui les soutiennent tout en ciblant quelques coupables. La Commission d’experts de l’ONU devra faire preuve d’équité, de rigidité et de fiabilité pour ne pas obéir aux diktats de ces deux grandes puissances de l’Amérique du Nord. Même si ces derniers sont parmi les plus grands contributeurs de l’ONU.
2- Se laisser prendre au jeu des politiciens déguisés
Les principales sources d’informations en Haïti, dont des organisations dites de droits humains et une frange de la presse, sont généralement soudroyées voir achetées par des barons du système, qui veulent toujours contrôler le pouvoir politique en vue de garder le monopole économique. C’est le cas de l’ancien candidat à la présidence, Me Samuel Madistin, brusquement converti en défenseur de droits humains, suite à son échec aux élections présidentielles de 2016. Pourtant, il est toujours resté avocat de l’homme d’affaires, Reginald Boulos épinglé par l’ULCC dans plusieurs cas de corruption à grande échelle. La Commission d’enquêtes onusienne a l’obligation d’écarter ces entités politiques déguisées en organisations des droits de l’homme pour la crédibilité et la justesse de son rapport.
3- Prendre les Haïtiens pour des idiots
Sanctionner le chef de gang, Jimmy Cherisier alias Barbecue, et probablement d’autres personnalités qui financent réellement des gangs en Haïti, ne donne aucun droit au membres de la Commission de faire la chasse aux sorcières contre des anciens dirigeants d’un régime politique. Ni d’asphyxier l’économie déjà moribonde du pays en ciblant injustement des personnalités qui représentent le pilier de notre économie en termes de création d’emplois et d’investissement. Les Haïtiens, bien qu’ils applaudissent l’initiative des sanctions, restent vigilants afin qu’ils ne sortent pas victimes une fois de plus des aides des Nations-Unies. Après l’épidémie du choléra apportée par les soldats népalais, qui a coûté la vie à plus de 10 mille de leurs compatriotes.
Jean-Samson Étienne