Depuis ce début d’année 2020, une frange de la Police Nationale d’Haïti semble avoir déterré la hache de guerre. Plus motivés que jamais, menés la tête altière par leur leader Yanick Joseph et supportés dans les coulisses par certains bras politiques ayant déjà un hic avec le régime au pouvoir, ces policiers, pour la plupart cagoulés lors des manifestations, mènent le pays tout droit vers un bain de sang regrettable. À cet effet, la société réagit !
Une situation de panique est créée dans le pays ces 17 et 19 février par des agents de la Police Nationale d’Haïti (PNH), désireux de former un syndicat au sein du corps de police. Une requête qui, suite à plusieurs interventions des dirigeants de la PNH, est pourtant jugée non conforme au code disciplinaire de l’institution et aux lois régissant son fonctionnement.
Malgré les diverses tentatives de dissuasion effectuées par l’Inspection Générale de la PNH, le mouvement initié par l’Agent 2 Yanick Joseph pour réclamer la reconnaissance de son idée de syndicat s’est plutôt tourné en manifestation supportée par une tendance politique : l’Opposition. Et, les sorties de ces agents de police envenimés par le poison de la violence qui tue ce pays à petit feu, deviennent de plus en plus désastreuses, laissant sur leur passage : voitures démolies, voies publiques obstruées, pneus enflammés, sans rappeler les tirs nourris qui se font entendre durant tout le parcours.
Face à cette situation alarmante, plusieurs instances de la société haïtienne et la population en général, à travers plusieurs canaux, expriment leurs inquiétudes, tout en invitant ces policiers à se ressaisir et en exhortant les autorités responsables, plus particulièrement le Conseil Supérieur de la Police Nationale (CSPN), à assumer leurs responsabilités.
À cet effet, la Ligue Haïtienne des Femmes pour le Renouveau (LIHFER) a dénoncé le climat d’insécurité que provoque les agitations des 17 et 19 février initiées par des agents ayant pour mission de : Protéger et servir ». Toutefois, les leaders de l’organisation féminine rappellent aux autorités qu’ils ont eux aussi leur part de responsabilité dans la dégénérescence de cette situation conflictuelle.
Par ailleurs, le responsable de l’organisation baptisée « Leader et Agent de Développement pour Haïti (LEAD/Haïti), Samuel Bernard, s’exprimant sur les ondes d’une station de la Capitale, estime que le leader du mouvement, Yannick Joseph, aurait perdu le contrôle de ses collègues réfractaires, ce qui a conduit aux dérapages de l’initiative. Il considère paradoxale le fait que la grogne des policiers intervienne à un moment où l’insécurité bat son plein dans le pays. Il invite donc les responsables à diligenter une enquête autour de ce dossier, afin de percer les motifs voilés de ces agissements, si toutefois il y en a.
D’autre part, le dirigeant de l’Initiative de la Société Civile (ISC), Rosny Desroches, prêtant ses intentions à la presse, dénonce également les actes de violence perpétrés par des agents réfractaires de la force de l’ordre sur des biens publics et sur la population. Il a notamment mis l’accent sur la destruction des stands au Champ de Mars le 17 février écoulé. Il rappelle que le carnaval fait partie du patrimoine culturel du pays. Donc, nul ne peut éclipser la nature autant que l’importance du carnaval pour le peuple haïtien. Au contraire, le carnaval mérite d’être valorisé, soutient-il.
Toutefois, la société reconnaît aussi que les agents de police à l’instar de toutes les autres catégories socioprofessionnelles sont appelés à défendre leurs droits. On est tous au courant des situations de précarité dans lesquelles opèrent les policiers. Nous assistons au quotidien aux défis et épreuves confrontés par la Police. Mais, assister des turbulences provoquées par ceux qui sont eux-mêmes chargés de faire respecter la loi est aussi l’un des exercices les plus contradictoires.
Stevens Grégor Gabriel, dit L’Archange