« Le Commissaire du Gouvernement, Paul Eronce Villard a passé des instructions formelles aux forces de l’ordre pour que l’activité récréative baptisée « Car Wash Party », puisse se dérouler sans troubler l’ordre public. »
Depuis plusieurs semaines, une nouvelle pratique récréative se vulgarise en Haïti : Le « Car Wash Party ».
De ce nouveau concept, le terme « car wash » est en effet cet anglicisme désignant une entreprise qui lave des véhicules ; auquel on ajoute « Party », parce que c’est une fête qu’on organise pendant qu’on lave des véhicules.
À l’origine, cette forme d’activité a pris naissance au sein de certains Campus d’Universités aux États-Unis, durant les périodes estivales, où habituellement, les jeunes organisent une fête dans le but de lever des fonds pour une cause.
Au fil du temps, cette activité a gagné en popularité dans certains quartiers aux États-Unis et d’autres pays. Elle revêt de plus en plus un aspect économique et pécuniaire. Et maintenant elle se vulgarise en Haïti progressivement.
En Haïti, ces « Car Wash Party » sont de la catégorie des « Street Party » organisés généralement en pleine rue, attirant des foules, en majeure partie des jeunes, où le décibel des appareils de son des Disc Joker (DJ) n’est pas contrôlé, de même que la consommation d’alcool et de toutes autres substances narcotiques, favorisant ainsi l’expression des plus bas instincts de l’espèce humaine et parfois l’explosion de scène de violence.
Lors de ces activités, dans le décor on aperçoit des jeunes filles vêtues de maillots mouillés et déchirés de manière à laisser apparaître leur ventre. Au son du beat, elles dansent et lavent des voitures, s’adonnant parfois à toutes sortes de courbes acrobatiques et spectaculaires.
Ironie du sort, le Commissaire du Gouvernement, Paul Eronce Villard a passé des instructions formelles aux forces de l’ordre pour que l’activité récréative baptisée « Car Wash Party », puisse se dérouler sans troubler l’ordre public !
Or, Paul Eronce Villard indique avoir reçu plusieurs plaintes en ce qui concerne cette pratique qui, en dépit de son côté récréatif, présente plusieurs autres aspects, tant en matière de sécurité publique, que sur le plan pudique, moral, voire social.
Toutefois, une première série de répressions a été effectuée par la Police Nationale d’Haïti (PNH) les week-ends écoulés, comme il a été le cas à la ruelle Waag, le samedi 3 août 2019, où un « Car Wash Party » a été suspendu.
De toute évidence, de toutes parts, le problème se pose, car le manque d’aménagement d’espaces de loisir et de récréation dans le pays, surtout dans les grandes agglomérations urbaines, en cette pleine période estivale, est un facteur majeur qui pourrait pousser l’opinion publique à la résistance contre toutes mesures radicales qui viseraient à stopper n’importe quel genre de Street Party qui prendrait naissance en ce moment.
Il en a été de même pour les « Tisourit » (Championnats de football dans les rues), les « Atè plat » (Disco-trottoirs) et autres loisirs émanant de la masse populaire, délaissée à elle-même en matière de récréation, dans un pays où les agents stresseurs sont permanents.
Ceci s’avère être une grave erreur de la part des autorités concernées en matière de gestion publique. En ce qui concerne la gouvernance, c’est zéro à l’équipe actuelle.
Du moins, le Commissaire du Gouvernement encourage le Ministère de la Jeunesse, des Sports et de l’Action Civique (MJSAC), à mettre sur pied des loisirs éducatifs à l’intention des jeunes pendant la période des vacances d’été.
Certes, l’intention est bonne ! Mais que peut-on entreprendre au niveau étatique sans planification ?
Avec un pays sans Gouvernement légitime depuis tantôt 6 mois, soit depuis le 17 mars 2019, que peut-on planifier sur le moyen terme, voire sur le long terme ?
De toute évidence, le mal du pays est très profond et de tous les côtés la plaie est infecte.
Stevens Grégor Gabriel, dit L’Archange