Haïti est un pays où le pouvoir semble aussi éphémère que précaire. Aujourd’hui, on peut exercer la plus grande autorité, dicter les politiques et contrôler l’appareil d’État. Mais demain, un faux pas, une attitude déplacée ou une mauvaise décision suffisent pour glisser hors de ce pouvoir, sans aucune garantie de soutien ni de pérennité. Cette instabilité, ce manque de fondations solides dans la gestion du pays, est la triste réalité de la « terre glissée » haïtienne.
Les récentes transitions et gouvernements éphémères illustrent cette situation de façon éloquente. Les administrations des Dr Ariel Henry et Dr Garry Conille témoignent de l’imprévisibilité du pouvoir en Haïti, où les acteurs politiques semblent se succéder sans parvenir à établir une véritable continuité ni des solutions durables. L’échec à résoudre les problèmes structurels du pays devient une évidence, et chaque mandat court le risque de n’être qu’une période transitoire, une parenthèse avant le retour au statu quo d’une société laissée à la dérive.
Pour la population haïtienne, cette instabilité est devenue une toile de fond quotidienne. L’indifférence et la misère demeurent au centre de leur existence, alimentées par des politiques qui manquent de vision et par des dirigeants aux intentions souvent mises en doute. Tandis que les politiciens et les élites s’agitent, le peuple, lui, reste pris dans les filets de la pauvreté et de l’incertitude, contraint d’attendre des jours meilleurs qui semblent sans cesse repoussés.
En fin de compte, Haïti est ce terrain où chaque avancée semble se transformer en recul, et où l’avenir demeure incertain, pour les gouvernants comme pour le peuple. La « terre glissée » d’Haïti nous rappelle cruellement que, sans une vraie volonté de changement, les dirigeants continueront de s’épuiser sur cette pente abrupte, laissant le peuple toujours plus démuni et désillusionné.
Patrick Alexis
Citoyen Engagé
alexispat@gmail.com