S’achemine-t-on vers un coup d’État dans le pays version PNH sous l’impulsion de l’opposition politique radicale ou vers l’autodestruction de la PNH à cause de ces agents doubles après seulement 25 ans d’existence ?
En l’espace de trois jours, des hommes lourdement armés (Fantôme 509), encagoulés pour la plupart, qui se revendiquent de la Police nationale d’Haïti (PNH), ont fait parler la poudre dans la capitale.
Le bilan est lourd !
Tout à commencé le samedi 12 septembre 2020. Alors que le conflit opposant des hommes armés de bas Delmas et ceux du Bel-Air laisse encore la population de Port-au-Prince dans la tourmente, contre toute attente, des (policiers) ont foulé le macadam, incendié pas moins de vingt véhicules et un annexe de l’Office nationale d’identification situé à Bourdon. Ils ont terrorisé des chauffeurs de véhicule. Sur tout leur parcours, ces hommes encagoulés ont fait chanté des armes automatiques, érigé des pneus enflammés un peu partout et créé ainsi une situation de panique généralisée dans la capitale. Ils ont perpétré ces actes de destruction pour, ont-ils avancé, exiger la libération de cinq de leurs collègues arrêtés dans le cadre de cambriolage de la maison du bâtonnier Monferrier Dorval, dont ces derniers se chargeaient de sécuriser. Ce que le Premier ministre Joseph Jouthe a vite fait. Était-ce pour éviter le pir ?
Le dimanche 13 septembre, la violence a été plutôt psychologique. L’annonce de la sortie fracassante du groupe armé Fantôme 509 pour le lundi 14 septembre en vue d’éxiger la libération d’un autre collègue incarcéré pour « assassinat et destruction de biens publics », entre autres, ajoutée à des menaces proférées à l’endroit de radio Caraïbe, des journalistes, des bâtiments et élèves d’écoles privés, des hommes proches du Pouvoir en place ont fait la Une des réseaux sociaux durant toute la journée.
En effet, le lendemain lundi 14 septembre, la peur et la terreur ont atteint leur paroxysme. Tôt dans la matinée, des rafales d’armes automatiques ont été entendues ça et là. Beaucoup d’établissements scolaires ont été obligés de garder leurs portes fermées. Les rues ont été presque désertes. Le commerce a fonctionné au ralenti. Entre temps, plusieurs véhicules sont incendiés. Des hommes de Fantôme 509 qui circulaient à moto, accompagnés des militants de l’Opposition politique, sont même arrivés à mettre le feu dans un Centre de Réception et de Livraison des Documents d’Identité (CRLDI). Mis à part d’autres dégâts matériels, des dizaines de milliers de cartes d’identifications nationales, de passeports et d’autres documents d’identités des citoyens haïtiens sont passés sous les flammes.
En guise de condamnation de ces actes gratuits et criminels, des leaders de l’opposition, comme à leur habitude, demandent à la population d’accompagner ces soi-disant policiers sur le béton en vue de forcer le départ du Président de la République, Jovenel Moïse du Pouvoir. Alors que la date constitutionnelle d’expiration de son mandat, prendra fin le 7 février 2022.
Frantz Jean-Louis