Haïti, face à la crise vénézuelienne a choisi de ne pas reconnaître la légitimité du mandat de Nicolas Maduro.
Dans la réunion du conseil permanent de l’OEA, tenue ce jeudi 10 janvier 2019, la République d’Haïti a voté aux cotés des 18 autres pays s’opposant au régime de Maduro, alors qu’en mai dernier, le président de la République, Jovenel Moïse avait salué la réélection de Nicolas Maduro.
Mais quelle incohérence dans la diplomatie haïtienne ?
Comment le Président peut-il supporter un régime, tandis qu’au sein de l’Organisation des États Américains, Haïti a voté contre ce même régime ? Or le président est le chef de la diplomatie…
Cette situation s’annonce plutôt tendue entre Haïti et le Venezuela qui ont toujours été alliés.
On se demande où est passé la constance diplomatique de la chancellerie haïtienne, si aujourd’hui elle choisit de tourner le dos à l’instigateur du programme PetroCaribe.
De plus, en début de semaine, le ministre haïtien des Affaires étrangères avait annoncé qu’Haïti aura un comportement d’amitié par rapport au Venezuela. « Je peux dire qu’Haïti n’est pas disposée à abandonner un ami comme le Venezuela du jour au lendemain. Certes, il peut y avoir des problèmes avec d’autres pays, mais nous autres nous estimons qu’il s’agit d’un problème interne au Venezuela et nous ne décidons pas d’interférer« , avait affirmé le Chef de la chancellerie haïtienne, Monsieur Bocchit Edmond.
Pourtant, en un clin d’œil, suite à la séance extraordinaire du conseil permanent de l’OEA, Haïti avait déjà changé son fusil d’épaule et ce beau discours de solidarité du ministre haïtien des Affaires étrangères s’est volatilisé.
Pourquoi de telles décisions en ce moment ? Qu’est-ce qui motive le Président Jovenel Moïse à agir de la sorte ? Qui lui a conseillé d’agir et de réagir ainsi ?
La diplomatie étant un domaine pointilleux, fait pour les grands esprits, paraît échapper aux compétences du Président de la République. Toutefois, il est trop tôt pour déduire des conséquences de ses inélégances diplomatiques, mais déjà de mauvais présages s’annoncent à l’horizon.
Stevens Grégor Gabriel