La capitale haïtienne est en ébullition. Ce matin 20 février 2025, les principaux axes de Christ-Roi et de Delmas 32 étaient complètement paralysés, alors que des habitants en colère dressaient des barricades enflammées pour dénoncer l’insécurité grandissante. La fumée noire des pneus brûlés envahissait l’air, créant une atmosphère de chaos et de panique.
Depuis plusieurs mois, la population de la zone métropolitaine vit un véritable cauchemar. Kidnappée, tuée ou blessée au quotidien, elle assiste impuissante à la destruction de ses maisons, fruits de longues années de dur labeur, réduites en cendres par des gangs armés qui opèrent en toute impunité. Ce climat de terreur a atteint son paroxysme avec les massacres récents à Kenscoff et à Wharf Jérémie, où des dizaines de familles ont été décimées sans qu’aucune réponse ferme ne soit apportée.
Malgré la gravité de la situation, le Directeur général de la Police nationale d’Haïti (PNH), Rameau Normil, semble incapable d’inverser la tendance. Pourtant on a constaté que l’institution reçoit des moyens considérables tant du gouvernement que de la communauté internationale pour contrecarrer les gangs et les mettre hors d’état de nuire. Mais la PNH, trop souvent sur la défensive, peine à riposter efficacement. Cette absence de résultats concrets pousse de plus en plus de citoyens à douter de la capacité de Rameau Normil à gérer la crise sécuritaire.
Pour se dérober de leurs responsabilités, certains collaborateurs proches du chef de la police commencent à pointer du doigt des hommes politiques, comme s’il s’agissait d’une stratégie pour détourner l’attention de leurs propres échecs. Mais pour la population, le constat est clair : si Rameau Normil a la volonté de combattre le banditisme, il n’en a ni les moyens, ni la stratégie.
Ce mercredi matin, les scènes de révolte dans les rues de Christ-Roi et de Delmas 32 ne sont pas un simple coup de colère passager : elles traduisent un désespoir profond, une perte de confiance totale envers les autorités. La population exige des actions concrètes et immédiates, consciente que sans un sursaut sécuritaire, le pays continuera de sombrer dans l’anarchie.
La révolte gronde à Port-au-Prince. Et cette fois, le message est clair : trop, c’est trop. Le peuple haïtien ne veut plus vivre sous la menace constante des gangs. Il réclame la sécurité, et il la réclame maintenant.
Jean-Samson Étienne