Lors d’une conférence de presse tenue le jeudi 14 mai à l’hôtel Kinam, à Pétion-Ville, le Parti politique Pèp La Dako (PLD) a dénoncé l’aggravation de l’insécurité en Haïti, en soulignant que ce phénomène n’est pas nouveau, mais s’enracine dans un long héritage d’impunité et de mauvaise gouvernance.
Le porte-parole du parti, Mackenson Cangé, a rappelé une série d’assassinats et de massacres restés impunis depuis 1986, évoquant notamment les cas de Félix Lamy, Muraille Durocher Bertin, Jean Léopold Dominique, Pè Jean-Marie Vincent, Pastè Sylvio Claude, Brignol Lindor, Me Monferrier Dorval, le président Jovenel Moïse… Il a également cité les massacres dans les quartiers populaires : « Se pa jodi ensekirite a kòmanse. Gen masak tankou Raboto, Lasiri, kafou fèy, waf Jeremi, Mibalè, Pènye, Tirivyè Latibonit, Kenskòf, Bèlè, Gresye. Chak fwa, se masak sou masak, men pèsonn pa janm reponn devan lajistis. »
Tenant compte de cette aggravation de la crise sécuritaire, le PLD estime que la Police nationale d’Haïti (PNH), sous la direction de Normil Rameau, est incapable de répondre à la montée des violences. « Fòk gen chanjman nan tèt PNH la pou gen yon siyal fò ki bay kont ensekirite a», a martelé M. Cangé.
Le parti propose un ensemble de mesures concrètes pour renforcer les capacités des forces de l’ordre : meilleure prise en charge sociale des agents (logement, soins de santé, primes de risque), nettoyage administratif de la PNH et des FAD’H, et contrôle renforcé aux points d’entrée du territoire pour stopper le trafic d’armes.
« Se pa de fanm ki vyole, se pa de timoun ki asasinen. Twòp san koule, twòp moun mouri, twòp fanm vyole », a conclu le porte-parole du PLD, appelant à « une table de discussion pour comprendre et découvrir les vraies causes de l’insécurité ».
Mario Jean-Pierre