De nouveaux heurts ont éclaté dans les rues de Chili dans la soirée de ce mardi 29 octobre 2019 et la police a empêché plusieurs fois les manifestants de se déplacer sur la principale avenue de la capitale. Rendez-vous avait été donné près du palais présidentiel de la Moneda, mais le quartier était bouclé par la police. Sous les tirs de gaz lacrymogènes, les manifestants se replient vers Plaza Italia, traditionnel point de départ des manifestations.
Tatiana Bravo, 52 ans, est venue manifester avec ses enfants. Les yeux rougis par le gaz, elle repart déçue et en colère : « Je me sens terriblement impuissante parce qu’on n’a pas pu manifester tranquillement ou rejoindre le cortège. On a été réprimé avec des gaz lacrymogènes et des canons à eau », rapporte-t-elle.
Quelques minutes plus tard, un observateur de l’Institut chilien des Droits de l’Homme, un organisme public indépendant, reçoit des tirs au plomb de la part des forces de l’ordre. Son pronostic vital n’est pas engagé, mais il doit être admis aux urgences.
Ces tirs sont « intolérables » selon le directeur de l’institut des Droits de l’Homme, Sergio Micco : « Souvent, dans des manifestations au cours desquelles il n’y a pas de débordements, il y a des tirs et dans ce cas il y a eu des tirs nourris contre un observateur de l’Institut des Droits de l’Homme qui évidemment n’était en train de commettre aucun acte de violence », confirme-t-il.
Selon lui, depuis le début des manifestations il y a deux semaines, au moins 1 200 personnes ont été blessées, notamment par des armes à feu ou des billes de plomb tirées par les forces de l’ordre.
Le Sage
Source : RFI