L’ex-président du Pakistan Pervez Musharraf a été condamné à mort par contumace pour « haute trahison » ce mardi 17 décembre a annoncé la radio publique. L’armée pakistanaise a rapidement dénoncé cette condamnation à mort.
La condamnation de ce personnage central de l’histoire récente du Pakistan a trait « à la décision qu’il a prise le 3 novembre 2007 », soit la mise en place de l’état d’urgence dans le pays, a déclaré à l’AFP son avocat, Akhtar Shah. L’ex-président « n’a rien fait de mal », a-t-il souligné. Pervez Musharraf avait alors invoqué la défense de l’unité nationale face au terrorisme islamiste et l’opposition de la Cour suprême, qui devait se prononcer sur la légalité de sa réélection un mois plus tôt, pour suspendre la Constitution. « Le terrorisme et l’extrémisme sont à leur apogée », avait justifié le général qui s’en était également pris au « militantisme judiciaire ».
« La procédure légale régulière semble avoir été ignorée », a réagi dans un communiqué le service de communication de l’armée. Pervez Musharraf « ne peut assurément jamais être un traître », insiste l’armée, qui ajoute que le verdict a causé « beaucoup d’angoisse et de douleur » dans ses rangs.
D’un autre coté l’ONG Amnesty international a qualifié d’« encourageant » le fait que le Pakistan « en finisse avec une histoire d’impunité pour les puissants généraux », tout en rappelant son opposition à la peine capitale, qui accorde « vengeance, non justice ».
Aujourd’hui âgé de 76 ans, le général Musharraf était parvenu au pouvoir par un coup d’Etat sans effusion de sang en octobre 1999, puis s’était autoproclamé président en juin 2001, avant de remporter en avril 2002 un référendum controversé. Il était resté à la tête du Pakistan jusqu’en 2008. Depuis, il est en exil à Dubai.
Rijkaard Medii
AFP