Patricia Arce, Maire de la petite ville de Vinto dans le centre de la Bolivie, a été attaquée ce 6 novembre par des manifestants anti-gouvernementaux en colère.
La Maire, membre du parti d’Evo Morales dont sa réélection est contestée, a été humiliée par les manifestants qui l’ont traînée et mise à genoux. Forcée à marcher pieds nus sur plusieurs kilomètres, recouverte de peinture rouge et ses cheveux ont été coupés.
La Maire a été secourue par la police locale une heure plus tard. Le feu a été mis à son bureau et les fenêtres de l’hôtel de ville ont été brisées.
L’élue a notamment été accusée par certains des manifestants d’avoir causé la mort de deux manifestants. Alors qu’ils étaient en train de bloquer un pont, les rumeurs ont fait état de la mort de deux opposants près de Vinto : les manifestants ont alors tenu la Maire responsable de ces décès et l’ont humiliée. Après son humiliation, la foule a ensuite forcé l’élue à signer une lettre de démission.
Le président bolivien Evo Morales a condamné jeudi l’humiliation subie par Patricia Arce.
« Toute ma solidarité avec notre sœur, la maire de Vinto, Patricia Arce, kidnappée et vexée cruellement pour avoir exprimé et défendu ses idées et les plus pauvres », a écrit sur Twitter Evo Morales à propos de cet incident survenu la veille.
« Cela n’était jamais arrivé en démocratie, cela s’appelle le fascisme. Attaquer des femmes, les agresser à cause de leur condition ethnique. La Bolivie fait face à une vague de fascisme », a ajouté le vice-président Alvaro Garcia Linera.
Dans un communiqué, la représentation bolivienne de l’ONU a également condamné cet acte : « Les Nations-unies déplorent la violence et le traitement inhumain subi par la maire de la localité de Vinto, ainsi que les agressions visant d’autres femmes, hommes et enfants ».
La Bolivie traverse une crise déclenchée par la réélection controversée fin octobre du président socialiste Evo Morales.
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