Juan Antonio «Tony» Hernández, frère du président hondurien Juan Orlando Hernandez a été reconnu coupable de trafic de cocaïne par un jury new-yorkais ce vendredi 18 octobre 2019. Il devrait connaître sa peine lors d’une audience fixée au 17 janvier 2020.
Cet ancien député de 41 ans a été reconnu coupable de quatre chefs d’accusation contre lui, dont trafic de drogue, faux témoignage et possession d’armes à feu par 12 jurés du Tribunal fédéral de Manhattan lors d’un procès qui a duré deux semaines.
Emprisonné aux États-Unis depuis son arrestation à l’aéroport de Miami en novembre 2018, il risque désormais la prison à perpétuité.
Le procureur fédéral de Manhattan avait affirmé, témoignages d’ex-trafiquants à l’appui, que Tony Hernandez était impliqué dans le trafic de quelque 200 tonnes de cocaïne depuis 2004 au moins, opérant «avec une impunité totale» grâce à la protection de son frère, contribuant à «pourrir les institutions du Honduras».
« Il s’agit d’un trafic de drogue parrainé par l’État », a déclaré le procureur américain adjoint Emil Bove.
Le procès a présenté le témoignage que le chef de la drogue mexicain Joaquin « El Chapo » Guzman a contribué à la conspiration en donnant un million de dollars à Tony Hernández pour qu’il passe sous forme de pot-de-vin à son frère. Pendant ce temps, «El Chapo» a pu se rendre au Honduras deux fois en 2013, alors qu’il était l’un des hommes les plus recherchés au monde.
Le président, bien que non inculpé, a été qualifié de co-conspirateur. Au cours des deux dernières semaines du procès, une série de témoins a dit aux enquêteurs qu’Orlando Hernández détournerait les yeux en échange de millions de dollars versés à sa campagne et à son parti.
Le président a immédiatement dénoncé ce verdict sur Twitter.
«J’ai appris avec une grande tristesse la nouvelle du jugement new yorkais […] Que peut-on dire d’une condamnation basée sur des témoignages d’assassins reconnus?»
«Nous rejetons les versions fausses et irresponsables qui cherchent à salir le nom du Honduras à l’origine de ce jugement», a-t-il ajouté.
«La justice nord-américaine a révélé le réseau de trafic de drogue et de corruption dirigé par l’État du Honduras», a écrit de son côté Manuel Zelaya, opposant et ex-président renversé par un coup d’État en 2009.
Juan Orlando Hernández a pris ses fonctions en 2014. Il a été réélu en 2017 mais l’opposition appelle les habitants à manifester pour réclamer sa démission.
Rijkaard Medii
Source : AFP, Fox News