Sous tensions depuis deux mois, le Premier ministre, Adel Abdel Mahdi, a annoncé ce vendredi qu’il allait présenter sa démission au Parlement. Sa décision a été prise quelques heures seulement après l’appel à remplacer le gouvernement, lancé lors de son sermon hebdomadaire par l’ayatollah Ali Sistani, figure tutélaire des chiites irakiens.
Aussitôt après l’annonce de la démission d’Adel Abdel Mahdi, les manifestants de la place Tahrir, épicentre de la contestation à Bagdad, ont explosé de joie. Ils ne cessaient de réclamer le départ du Premier ministre et de son gouvernement.
La démission du Premier ministre intervient au lendemain d’une journée qui a vu une cinquantaine de jeunes manifestants tués par les forces de sécurité à Nassyriah, dans le sud, ville où est originaire le Premier ministre, et à Nadjaf, ville sainte chiite où le Consulat iranien a été brûlé par des jeunes en colère contre l’influence de leur voisin.
Dans un communiqué, les services d’Adel Abdel Mahdi ont précisé que sa décision était une réponse directe à l’appel lancé depuis Nadjaf par Sistani. C’était la première fois que le vieux sage, très écouté par la rue et qui défend les manifestants, appelait le gouvernement à s’effacer.
Opposant à Saddam Hussein, Adel Abdel Mahdi a vécu pendant 25 ans en France avant de rentrer en Irak en 2003 lorsque les États-Unis ont renversé Saddam Hussein.
La répression a fait plus de 400 morts et au moins 15 000 blessés à Bagdad et dans le sud de l’Irak, une révolte inédite depuis la chute de Saddam Hussein.
Rijkaard Medii
Source: AFP