Trente ans après les faits, le procès du prêtre Bernard Preynat, dont les agressions sexuelles présumées sur de jeunes scouts de la région lyonnaise, a débuté ce mardi. L’ancien homme d’église s’est livré à de glaçantes confessions.
Le procès qui a pu s’ouvrir mardi 14 janvier porte sur des agressions commises voici plusieurs décennies, entre 1971 et 1991, alors que Bernard Preynat officiait comme vicaire-aumônier scout à Sainte-Foy-Les-Lyon (Rhône) en France.
Devenu le visage de la pédophilie dans l’Eglise catholique française, Bernard Preynat, 75 ans, a avoué ses crimes devant neuf des plaignants.
« Je le faisais sans violence. Pour moi, c’étaient des gestes de tendresse dans lesquels je trouvais évidemment un certain plaisir », avoue le prêtre défroqué qui rechigne à prononcer le terme d’agressions sexuelles qui l’expose à dix ans de prison et 150 000 euros d’amende. Aujourd’hui, il préfère reconnaître la gravité de ses « actes ». « À l’époque, je savais qu’ils étaient interdits, condamnables, mais je ne pensais pas aux conséquences qu’ils pouvaient avoir sur mes victimes. »
« Ça arrivait presque tous les week-ends oui, un ou deux enfants. » Et dans les camps ? « Quatre ou cinq enfants » pendant une semaine, admet-il.
Dix victimes mineures au moment des faits se sont constituées partie civile, en plus d’une poignée d’associations. Les plaignants, des scouts âgés de 7 à 15 ans à l’époque, reprochent essentiellement à cet ex-curé, alors réputé brillant et charismatique, des attouchements, baisers sur la bouche et caresses réciproques contraintes, notamment sur le sexe.
L’affaire du prêtre Preynat est celle qui a déclenché le scandale du cardinal Philippe Barbarin, accusé de l’avoir protégé.
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AFP