Le jeune poète Lovenick Pierre Louis se lance dans une campagne de sensibilisation des jeunes à la lecture. La plume de Le Médiateur fut à son service.
LM: Parlez-nous un peu de votre enfance
LPL: Ne soyez pas surpris du fait que je n’ai pas grandi dans une famille qui s’adonnait à la lecture comme tant d’autres.
Ma mère dès mon plus jeune âge n’a eu de cesse de me dire qu’elle a définitivement quitté les bancs de l’école en raison du fait qu’elle ne pouvait pas se payer les frais scolaires qui s’élevaient alors à 12 gourdes. Pour cela, elle nous encourageait toujours, mes sœurs et moi, d’étudier en vue d’atteindre la cime de la culture et du savoir universel qu’incarne l’éducation.
LM: Comment sont vos débuts dans le domaine littéraire?
LPL: Je me rappelle bien le début de la relation intime qui me lie avec les livres. J’étais alors en 5ème année, quand un staff de la bibliothèque Pradel Pompilus passait dans mon établissement pour encourager les écoliers à faire la demande d’une carte de bibliothèque pour la modique somme de 50 gourdes afin d’avoir accès à l’espace et à ses services. À ce moment-là, monsieur Guerlos Chrispin, encore Directeur de cette institution, demandait aux écoliers de poser des questions par rapport à ce qui venait d’être dit. Étant donné que j’ai posé une très bonne question, il m’a accordé une carte gratuitement. Voilà, c’est là que cette douce étreinte a commencé.
LM: Qu’est-ce qui vous a poussé à écrire?
LPL: Avant, je fréquentais la bibliothèque surtout pour regarder les dessins animés, déambuler dans un espace bien aéré, jouer, etc.
La secrétaire d’alors, la belle Nancy, m’observait à mon insu jusqu’à ce qu’un jour elle m’appela pour m’interroger sur mes lectures. Très timide, j’ai eu des appréhensions avant de lui dire qu’en réalité je regardais des dessins animés. Dès lors, elle m’ordonnait de lui faire le résumé de chaque livre que je lisais.
C’était devenu pour moi un impératif de lire un livre pour faire le résumé lors de mes passages dans l’espace. Le commencement n’était pas facile, mais peu à peu je me suis livré dans ce merveilleux monde.
LM: Quel effet est-ce que la lecture a sur vous?
LPL: Quand je me plonge dans un livre pour manger chacune de ses pages, même lorsque la nourriture est servie, je suis le dernier à être servi. Parfois ma mère me dit que si je ne m’arrêtais pas je serai comme son cousin Jacob devenu fou, en lisant des livres qui dépassaient son âge.
LM: Que retenez-vous de positif de l’expérience de la lecture?
L’une des plus belles connaissances que j’ai faite durant mon existence c’est le livre. La lecture m’a appris beaucoup de choses: le courage d’être patient et la patience d’être courageux, le moyen d’apprivoiser ma peur, de visiter d’autres mondes tout en restant chez moi. J’ai même appris à travers les livres l’art de draguer les filles. Ainsi je pense que c’est un univers dans lequel tout jeune intellectuel devait se perdre…
LM: Merci Lovenick de nous avoir régalés de ce judicieux message.
LPL: Au contraire c’est à moi de vous remercier de m’avoir ouvert votre espace pour cette sensibilisation que je me suis donnée comme nouvelle mission. Et j’en profite pour annoncer à mes lecteurs la sortie de mon tout nouvel ouvrage intitulé: « Une prostituée vierge ». Je souhaite que la plume de Le Médiateur contribuera à la présentation de ce chef-d’oeuvre au grand public.
Pierre Louis Lovenick