Selon la Constitution de 1987 amendée le mandat présidentiel est de 5 ans. Sauf cas de force majeur au cours d’un mandat ( décès, destitution, incapacité mentale), le président est censé terminer son mandat le 7 février de la cinquième année de sa prestation de serment. Si pour des raisons le président prête serment après le 7 février, il est censé débuter son mandat le 7 février de l’année qui précède les élections.
Qu’en est il du mandat de Jovenel Moïse ?
L’opposition radicale, nostalgique des pouvoirs de transition, vient avec un faux débat dans l’opinion sur la soit disant fin de mandat du Président Jovenel Moïse. Un débat qui n’a pas lieu d’être car la constitution est clair et les faits sont sans appel. Ce faut débat, n’a d’autre objectif que de plonger le peuple haïtien un peu plus dans l’ignorance et de profiter pour piller les caisses de l’Etat. Ayant été constitutionnellement élu lors des élections de 2016, Jovenel Moïse, selon les vœux de la constitution de 1987 amendée, doit passer 5 ans au pouvoir.
Sur le processus électoral
Pour ceux qui ont la mémoire courte, le mandat du président Martelly a pris fin en 2016, ce qui est tout à fait logique car il a débuté le 14 mai 2011 (7 février constitutionnellement). Il faut se le rappeler, au moment où Martelly allait remettre le pouvoir à un président élu, cette même opposition avait dénoncé des prétendues fraudes massives dans les élections de 2015. Les obscurantistes ont appelé rapidement à L’ANNULATION de l’élection. Les têtes de mule auront peut-être besoin d’un dictionnaire pour comprendre le mot annulation. Ces mêmes obscurantistes ont par ailleurs placé Jocelerme Privert au Palais National sans aucun dispositif constitutionnel. Il y avait un vide présidentiel, il faut l’admettre; mais il n’y avait pas de disposition légale pour placer Privert au palais. Avec l’arrivée de Privert au Palais, deux choix se présentaient concernant le processus électoral. Réorganiser les élections présidentielles, c’est à dire annuler la première élection ou poursuivre avec les élections déjà organisées en 2015, c’est à dire organiser un deuxième tour entre Jovenel Moïse et Jude Célestin. Ceux qui essaient de semer le doute aujourd’hui ont tous opté pour une RÉORGANISATION des élections, donc une nouvelle compétition électorale à laquelle ils étaient nombreux à participer. Ces élections ont été organisées en 2016 et le président élu, en la personne de Jovenel Moïse, a prêté serment le 7 février 2017. Si le mandat constitutionnel est de 5 ans, le président partira le 7 février 2022. Toute tentative de forcer son départ n’est rien d’autre qu’un coup d’état à laquelle la population dans son ensemble ne voudra pas participer.
Il a été toujours confirmé que bon nombre de nos politiciens ne vivent que des crises politiques en Haïti. On comprend parfaitement pourquoi ils veulent à tout prix fabriquer des crises pour continuer leurs basses œuvres. Ils ont tout tenté, des épisodes de pays locks à n’en plus finir, ils ont même organisé une manifestation ce 18 mai alors que la pandémie COVID menace la population. Maintenant avec ce faux débat, ils espèrent continuer leur tentative de renverser le président constitutionnellement élu. Je crois qu’ils feraient mieux de préparer l’électorat pour les prochaines compétitions électorales. Ce coup d’état ne passera pas.
Marc André Rémi, juriste