L’ancien Premier ministre haïtien, Laurent Salvador Lamothe, a rapidement réagi suite à la décision, en date du 3 juin 2023, du Département d’Etat américain l’interdisant d’entrer aux États-Unis pour « son implication dans une corruption importante ». Dans un communiqué publié quelques heures après, l’ancien Chef de Gouvernement rejette d’un revers de mains ces accusations fondées, selon lui, sur une narration erronée de ses adversaires politiques et promet de prendre le chemin de la justice en vue de rétablir son honneur et rejoindre, par dessus tout, sa famille.
« Laurent S. Lamothe, ancien Premier ministre d’Haïti, rejette vigoureusement la désignation récente du Département d’État américain le concernant pour « implication dans une corruption importante ». Malheureusement, la décision du Secrétaire d’État Anthony J. Blinken ne repose pas sur des preuves factuelles, mais sur des rumeurs recyclées datant du mandat de M. Lamothe en tant que Premier ministre de 2012 à 2014″, lit-on dans ce communiqué.
L’ancien Premier ministre, dans son communiqué, a soutenu « En réalité, le Département d’État, dans son rapport de novembre 2022 au Congrès américain (conformément à la section 107 de la loi sur l’initiative de développement, de responsabilité et de transparence institutionnelle d’Haïti), a souligné qu’aucune « disparition spécifique de fonds » n’avait été identifiée dans un rapport sur PetroCaribe. »
« La nouvelle sanction imposée par le Secrétaire d’État à M. Lamothe ne sert qu’à répondre aux souhaits de certains de ses adversaires politiques de longue date en Haïti, comme le reconnaît le même rapport. À l’époque où il était Premier ministre, ces mêmes opposants ont manœuvré pour saper la capacité de M. Lamothe à gouverner en suscitant des troubles civils et des manifestations violentes contre le gouvernement », a expliqué Laurent Lamothe.
« Leur désir insatiable d’assassiner la réputation de M. Lamothe n’a pas faibli après sa démission du poste de Premier ministre. Au contraire, il s’est intensifié et a abouti à un rapport douteux et politiquement motivé sur PetroCaribe que le Département d’Etat américain a négligemment utilisé pour cibler M. Lamothe » a-t-il poursuivi.
« Au cours des neuf dernières années, cinq audits indépendants de la Cour supérieure des comptes et du contentieux administratif (CSCCA) d’Haïti, de l’Unité de lutte contre la corruption (ULCC) et du gouvernement vénézuélien (PDV CARIBE) ont examiné minutieusement la gestion financière de M. Lamothe et n’ont conclu à aucun acte répréhensible de sa part », a rappelé Laurent Lamothe.
« M. Lamothe, selon le communiqué, est un membre exemplaire de la communauté de Miami depuis ses années d’université, contribuant à l’économie locale grâce à ses entreprises et à la création d’emplois. La Floride du Sud est également le foyer de ses deux filles. M. Lamothe est retourné en Haïti en 2011 uniquement pour servir le gouvernement de sa patrie après le séisme de 2010 »,
« En mentionnant (« inéligibilité générale de M. Lamothe à entrer aux États-Unis », la désignation du Département d’État contraint la séparation d’une famille et exclut un père des expériences de vie transformatrices de ses filles adolescentes », a fait remarqué le communiqué pour rappeler l’importance de la présence d’un père pour ses enfants dans un foyer.
« M. Lamothe est résolu à poursuivre toutes les voies légales qui lui sont offertes pour contester la désignation du Département d’État, afin de rétablir son honneur, de s’engager en faveur de la vérité et, par-dessus tout, de retrouver sa famille » a-t-il conclu.
Anne-Lyse Étienne