1. Une insécurité planifiée
L’actualité haïtienne, marquée par une violence chronique, révèle une insécurité qui semble davantage orchestrée que spontanée. Le phénomène des gangs, loin d’être une simple dérive sociale, apparaît comme le bras armé d’un plan plus vaste de déstabilisation. Le relais se fait entre une frange de l’élite économique locale – clique restreinte d’hommes d’affaires – et des jeunes marginalisés, utilisés comme instruments de chaos.
Mais posons-nous une question simple : si ces groupes armés étaient réellement dans une logique de destruction massive, comme le furent d’autres dans l’histoire contemporaine (Rwanda, par exemple), pourquoi les bilans humains après de longues nuits de tirs nourris restent-ils aussi faibles ? Deux ou trois victimes, rarement plus.
2. La question des partenaires « sans frontière »
Il est pertinent de se demander : pourquoi les pics de violence semblent-ils coïncider avec la présence ou l’implantation de certaines organisations dites humanitaires ? Médecins Sans Frontières (MSF), par exemple, premier répondant médical sur le terrain, semble paradoxalement s’installer durablement dans les zones où les violences persistent. Cela soulève une interrogation : y a-t-il une forme d’instrumentalisation de la souffrance au profit d’agendas plus opaques ?
3. Un cycle entretenu
Chaque fois qu’une issue politique semble se profiler, un événement surgit pour relancer l’instabilité. Ce schéma répétitif indique que le chaos n’est pas accidentel. Il est nourri, entretenu, géré. La surutilisation des armes automatiques dans les quartiers populaires, sans impact démographique proportionnel, prouve que l’objectif n’est pas d’exterminer, mais d’effrayer, de disperser, de soumettre.
Conclusion provisoire
Ce constat – douloureux mais nécessaire – pousse à se demander : qui a intérêt à maintenir Haïti dans cet état d’agonie organisée ? L’ennemi n’est peut-être pas celui qu’on voit à la télévision, mais celui qui manipule les ficelles en coulisse.
4. Une économie du chaos
L’instabilité en Haïti alimente une économie parallèle qui profite à certains acteurs, tant nationaux qu’étrangers. Pendant que les populations fuient, les zones désertées deviennent des territoires ouverts à toutes sortes de spéculations : foncières, minières, stratégiques. Chaque cartouche tirée par un « recruté » n’est pas gratuite : elle répond à une logique d’investissement. Et chaque crise humanitaire qui s’installe devient un prétexte pour injecter des fonds internationaux… gérés par qui ? Pas par l’État haïtien, affaibli, mais par des ONG ou des agences internationales, souvent au-dessus de tout contrôle local.
5. Un État paralysé, un peuple pris en otage
L’État haïtien, réduit à sa plus simple expression, n’a plus la main sur la sécurité, sur la justice, ni même sur la gestion de son territoire. Cette absence d’autorité laisse le champ libre à des forces parallèles. Le peuple, lui, est pris en étau : entre les balles perdues des gangs et l’indifférence froide des puissances qui prétendent l’aider. Chaque jour, l’espace civique se réduit davantage, et l’exode devient une solution, presque encouragée.
6. Le rôle de la « communauté internationale »
Il faut être clair : Haïti est devenu un laboratoire de manipulation géopolitique. Les diplomaties occidentales s’arrogent le droit de participer aux choix internes du pays – nomination de premiers ministres, format des élections, définition des priorités – sans véritable légitimité ni redevabilité. L’affaire du Conseil présidentiel de transition (CPT), manipulé et vidé de toute crédibilité populaire, en est l’illustration la plus récente.
7. L’heure du réveil patriotique
Ce texte n’a pas été rédigé pour accuser à l’aveugle, mais pour alerter. Ce que vit Haïti n’est pas une fatalité. C’est le résultat d’un système structuré pour l’empêcher d’émerger. Il est temps de revoir les alliances, de reprendre le contrôle de notre avenir et de créer des mécanismes de résistance civique, politique, et économique.
L’histoire d’Haïti ne commence pas avec l’assistanat, ni ne s’achève avec les ONG. Elle a commencé avec un acte de rébellion noble, celle de 1804, et elle doit se poursuivre avec une refondation de l’État et de la société sur la base de la souveraineté réelle, non négociable.
Vive Haïti libre. Vive la vérité.
Dr Jean Willio Patrick Chrispin et Jean Alex Raphaël

