Ce mardi 4 décembre 2018, comme à l’accoutumé, le Sénat de la République a offert un spectacle de discussions houleuses entre parlementaires et les membres du Conseil Supérieur de la Police Nationale (CSPN), dont le Premier ministre Jean-Henry Céant et le Directeur Général de la Police Nationale d’Haïti Michel-Ange Gédéon.
Selon certains citoyens avisés, cette séance n’a pas été satisfaisante, car le langage de bois a primé sur les vérités que la population voulait entendre; comme par exemple cette complicité dont on accuse certains parlementaires d’entrenir avec des chefs de Gangs. Or, cette allégation a été supportée par le Directeur Général de la Police lui-même, en stipulant la semaine écoulée, que suite aux arrestations de certains bandits, des officiels ont intervenu pour les faire libérer.
Alors que de son côté, le Chef de la Police est accusé par le Sénateur Jean Renel Senatus d’avoir de très bonnes relations avec le chef de Gang Arnel Joseph. Pour répondre de ces accusations du Sénateur, le numéro 1 de la PNH nie avoir envoyé des agents de la Police communautaire pour dialoguer avec le dit chef de Gang.
« Je n’ai aucunes relations avec les malfrats qui pertubent l’ordre public » déclare Monsieur Gédéon. Il a insisté sur la nécessité qu’une enquête soit réalisée sur cette affaire.
Peut-être une nouvelle enquête qui sera ouverte sans jamais aboutir ?
Il a été aussi question durant cette séance d’élucider le désaccord qui existe entre le Chef de la Police et l’USGPN, qui sur papier n’est autre qu’une Unité spécialisée au sein de la Police Nationale d’Haïti. Pourtant Michel-Ange Gédéon avait déclaré ne pas avoir aucun contrôle sur cette Unité.
De son côté, le Premier ministre a tenté de parler à cœur ouvert lorsqu’il a aisément affirmé qu’effectivement, un véhicule officiel du Ministère des Affaires Étrangères, immatriculé OF 00090, a interféré dans une opération qui était menée par la Police Nationale.
En somme, ce fût toute une séance pour finalement aboutir à la case de départ. De plus, certains des parlementaires ont été très critiques quant à la capacité de la Police haïtienne de maintenir la situation sous contrôle.
Il faut considérer que le problème restera entier tant que la justice haïtienne ne se libèrera pas du joug de la politicaillerie, car la Police en elle-même n’est qu’un instrument qui devrait servir à rendre plus efficace la justice.
Toutefois, le chef de la PNH assure la population que les opérations menées dans les quartiers populaires se poursuivront. Il rappel que ce mardi 4 décembre 2018, les forces de l’ordre avaient réalisé une nouvelle opération au village de Dieu et que les retombées sont positives.
Notons aussi que même si les projecteurs se fixent sur le Premier ministre et le Directeur Général de la Police en ce qui a trait aux responsabilités du CSPN, il nous incombe d’informer les lecteurs que ce Conseil implique d’autres hauts dignitaires de l’État et se compose comme suit:
- Premier ministre : Président
- Ministre de la Justice et de la Sécurité Publique : 1er Vice-président
- Ministre de l’Intérieur et des Collectivités Territoriales : 2ème Vice-président
- Directeur Général de la Police Nationale d’Haïti : Secrétaire Exécutif
- Inspecteur Général de la Police Nationale d’Haïti : Secrétaire Exécutif Adjoint.
Le Médiateur