Alors qu’Haïti traverse une période marquée par une insécurité généralisée et une crise institutionnelle prolongée, le Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé continue de se positionner comme l’homme de la rupture. De retour d’une mission officielle aux États-Unis notamment à la Maison blanche, il semble plus que jamais déterminé à concrétiser les trois grands chantiers de son gouvernement : la sécurité, le référendum constitutionnel et l’organisation des élections générales.
Lors de son séjour à Washington, le chef du gouvernement haïtien a rencontré plusieurs hauts responsables de l’administration américaine, du Congrès, de la Chambre des représentants, ainsi que des institutions régionales telles que l’OEA. Il a plaidé pour un soutien renforcé aux forces de l’ordre, pilier central de la stratégie anti-gang de l’État haïtien. L’acquisition de drones kamikazes, saluée par la population, témoigne de l’adoption de moyens technologiques avancés pour freiner l’expansion des groupes armés, notamment “Viv Ansanm”, dont les capacités de nuisance semblent en recul.
Mais malgré ces avancées, le chemin vers les élections demeure semé d’embûches. Si le Premier ministre affiche une volonté claire de restaurer l’ordre constitutionnel par les urnes, certains acteurs politiques, y compris au sein de l’exécutif, privilégient une transition prolongée ou une mainmise unilatérale sur le pouvoir. Ces ambitions personnelles risquent de compromettre les efforts en cours, alimentant l’instabilité au profit de calculs politiciens.
Face à cela, un fait marquant : une partie significative de la population semble sortir de son silence. L’accueil chaleureux réservé à Alix Didier Fils-Aimé à son retour témoigne d’un soutien populaire à sa démarche. Pour de nombreux citoyens, ses actions contrastent avec les manœuvres opaques de ceux qui cherchent à bloquer le processus électoral. La reconnaissance spontanée de la rue semble indiquer que le peuple ne veut plus d’une troisième transition sans issue.
Ce soutien populaire dérange. Il explique en partie les critiques virulentes dont le Premier ministre fait l’objet, notamment sur les réseaux sociaux et dans certains cercles politiques. Mais à mesure que la communauté internationale se mobilise, la possibilité de voir enfin des élections se tenir devient plus réelle.
Si le Premier ministre maintient le cap malgré les résistances internes, et s’il continue à rallier la population et les partenaires extérieurs à sa vision, alors Haïti pourrait bel et bien tourner la page de l’impasse politique. Car la voix du peuple est aussi celle de Dieu. La reconstruction démocratique du pays devrait bientôt se concrétiser.
Mario Jean-Pierre