Rien ne va plus dans le pays en ce début d’année. Avec la dévalorisation de la monnaie nationale, la rareté des produits pétroliers et l’insécurité qui se pavane en reine. Et voilà pour une énième fois, les médecins de l’Hôpital de l’Université d’État Haïti (Hôpital général) ont de nouveau annoncé une période de grève due à un incident survenu dans l’enceinte de l’hôpital au cours de la semaine.
En effet, le mercredi 16 janvier 2019, des individus non identifiés, se faisant passer pour des agents de la PNH, ont agressé deux internes de l’hôpital, puis ont enlevé un patient blessé admis quelques heures plutôt, pour ensuite l’exécuter à quelques mètres de l’institution.
Révoltés par cet acte, les médecins ont du même coup senti le danger planer sur leurs vies à l’intérieur de l’hôpital et ont organisé une réunion d’urgence ce jeudi, en vue d’observer un arrêt de travail jusqu’à mardi en signe de protestation. « Nous observons un arrêt de travail qui est effectif dès aujourd’hui jusqu’à mardi matin, question d’envoyer un signal aux autorités en attendant leur réponse, c’est une décision commune prise entre résidents et internes après avoir analysé la gravité de la situation. » a indiqué le major des internes, Dr Jean Dens Emmanuel Desrosiers.
Les disciples d’Hippocrate se sont investis dans cette protestation dans le but d’exiger des responsables sanitaires du pays le renforcement de la sécurité de l’hôpital qui laisse vraiment à désirer.
Les médecins avouent qu’ils sont souvent victimes des actes de banditisme dans la zone en raison de l’insécurité, mais cet incident est la goutte d’eau qui vient de renverser le vase. « On ne souhaite pas que ce genre d’incident se reproduise. Pour cela, il y a des mesures de sécurité à prendre pour limiter les risques. Le personnel médical se sent en danger tout comme les patients », a confié le Dr Desrosiers.
De plus, ils ont tenu une réunion avec le Directeur Général du Ministère de la Santé Publique et de la Population MSPP), le Dr Lauré Adrien. Malheureusement, cette rencontre n’a pas porté fruit, parce que le DG du MSPP a minimisé l’incident.
À noter que le service ORL de l’hôpital ne fonctionne pas la nuit à cause de l’insécurité. Cela montre encore une fois à quel point ce fléau envenime tous les organes du pays.
Le Médiateur