Suite aux atrocités survenues au mois de novembre dernier, les résidents de La Saline ne comptent pas rester les bras croisés. 13 d’entre eux, assistés des avocats membres du BODDH et de CANIDH, ont déposé une plainte collective au cabinet d’instruction de Port-au-Prince pour exiger la punition des auteurs, complices et exécutants de ces actes de barbarie perpétrés à l’encontre de cette population vulnérable.
Les plaignants du nom de Lèlène Aristène, Eddyte Destin, Marie-Lourdes Dorestant, Bergame Edmon, Marie-Yolaine Jean-Louis, Nesland Jean-Louis, Milène Mathieu et son compagnon Claude Junior Jean-Baptiste, Ernst Leger, Jolene Labonté, Murielle Losandieu et Vani St-Gourdain, se sont constitués partie civile dans ce dossier, et requièrent au magistrat de s’instruire sur les auteurs, complices ou exécutants de ces crimes. Ils ont aussi souligné la responsabilité des acteurs politiques dans la perpétration de ces crimes odieux.
Le document de plainte cite notamment le Président de la République, le Premier ministre, le Ministre de la justice, le Ministre de l’intérieur, le Directeur Général de la PNH et le Délégué départementale de l’Ouest. Ils incombent la responsabilité à l’État haïtien dans cette affaire, en dénonçant l’inaction et le mutisme des dirigeants. « L’État, dans ses composantes, a fourni pas mal de moyens tels que : véhicules, uniformes, armes et munitions indispensables à l’exécution de ces crimes planifiés et crapuleux », lit-on dans la plainte.
L’un des avocats des plaignants, Me Jaccéus Joseph, confirme que le nombre des plaignants est estimé à plus d’une cinquantaine, mais par peur de représailles, seulement 13 d’entre eux ont endossé la plainte.
Estimant que ces crimes, perpétrés avec la complicité de certaines autorités haïtiennes, constituent des atteintes graves aux droits fondamentaux des victimes, protégés aux termes de l’article 19 de la Constitution haïtienne de 1987 amendée, l’article 2 alinéa 3 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques… », les plaignants à travers leurs avocats réclament justice.
Selon les rapports de plusieurs organisations de droits humains en Haïti, 73 personnes ont été assassinées dans les massacres du 1er et 13 novembre 2018 à La Saline, 14 blessées par balle, 150 maisons vandalisées et criblées par balle et 7 femmes ont été violées.
Le Médiateur