À la demande du Président Volodymyr Zelensky, le Parlement ukrainien a voté le 3 septembre, à une majorité écrasante, la levée de l’immunité de ses membres, remplissant ainsi une des promesses de campagne du chef de l’État.
Cette décision historique du nouveau Parlement contrôlé par la majorité fidèle au Président Volodymyr Zelensky était l’une des mesures les plus attendues par les ukrainiens.
« J’appelle tous les députés du Parlement : faites simplement ce que vous promettez aux gens depuis des années », a lancé avant le vote devant les parlementaires M. Zelensky, un novice politique en poste depuis mai.
La levée de l’immunité des parlementaires est une étape fondamentale du plan de lutte contre la corruption en Ukraine. Avec 373 sur 450 députés, le Président a obtenu gain de cause.
L’ancien comédien devenu Président de l’Ukraine à 41 ans a soutenu que si un député écrase une personne ou commet n’importe quel autre crime, il doit en répondre devant la justice.
« Ici, ce n’est pas un repère de bandits où l’on peut se cacher pendant cinq ans, c’est la représentation nationale, c’est le Parlement », a-t-il fait savoir.
Si en Ukraine le Parlement n’est pas un repère de bandits, peut-on en dire de même dans le cas d’Haïti où des parlementaires sont impliqués dans des kidnappings et des cas de corruption les plus sordides ?
Encore ce lundi 23 septembre 2019, un parlementaire a ouvert le feu sur une foule d’opposants qui manifestaient dans l’enceinte même du Parlement, occasionnant ainsi qu’un journaliste et deux autres personnes soient blessés.
Tout comme en Ukraine, l’abolition de l’immunité parlementaire en Haïti ne serait-elle pas une solution adéquate face aux problèmes que causent ces élus au pays ?
Une solution qui pourrait d’une part, les livrer avec plus de facilité entre les mains de la justice et d’autre part, empêcher n’importe quel malfrat de se présenter comme député ou sénateur afin de bénéficier de l’immunité qui en découle.
L’application d’une telle mesure en Haïti permettrait de réduire à un fort pourcentage le banditisme, la criminalité et l’insécurité qui rongent le pays.
Premièrement, les groupes armés seraient moins alimentés en armes et en munitions et ne bénéficieraient plus du soutien et de la couverture de certains parlementaires.
Deuxièmement, on pourrait réduire les abus de pouvoir et les ingérences de certains ces parlementaires dans l’Administration publique et les institutions de l’État.
Troisièmement, les trafiquants de drogue auraient eu plus de difficultés à faire circuler leurs marchandises (parce que les voitures de certains parlementaires sont parfois utilisées pour faire passer des marchandises ilicites).
Ceci contribuerait aussi à rendre la Police Nationale plus forte et plus efficace dans sa mission, puisqu’à l’heure où nous sommes, même en cas de flagrance, les parlementaires sont couverts par l’immunité qui leur confère un privilège d’inviolabilité.
Moyennant, pour parvenir à une telle décision en Haïti, il faut l’implication de toutes les forces vives et de toute la conscience collective haïtiennes. Sans compter qu’il faudra une Justice ferme et indépendante qui ne se laisse pas politiser et instrumentaliser, avec l’accompagnement d’un peuple avisé et vigilant.
Le Docteur Joseph Murphy dans son ouvrage « La puissance de votre subconscient » a dit : « Tout ce que l’esprit humain peut imaginer, il peut aussi le concevoir et le réaliser« .
Ainsi, à considérer l’urgence de l’heure, vu les répétitives dérives auxquelles on assiste au quotidien au Parlement haïtien et la nécessité d’une telle mesure au profit de la société haïtienne, nous osons croire que le modèle du Parlement ukrainien est aussi possible en Haïti si une majorité de citoyens engagés le veut.
Toutefois, en attendant que des experts et des personnes écopées de la prérogatives de lancer un tel débat se prononcent sur la question et sur sa faisabilité, ce plaidoyer continue sa course.
Rijkaard Medii & L’Archange