Alors qu’on se doutait de son impartialité dans le traitement des dossiers pour avoir été nommé par le Président d’alors, feu Jovenel Moïse, le Directeur général de l’Unité de Lutte Contre la Corruption (ULCC), n’a pas mis de temps pour rassurer les plus sceptiques et pour envoyer un signal fort aux corrompus et corrupteurs de tous bords. En trois ans, il a déjà acheminé 31 rapports d’enquête à la justice. Lesquels rapports indexant des personnalités tant dans l’élite politique qu’économique de la République qu’on croyait être des intouchables.
Aussi, depuis un certain temps, des organisations sociopolitiques et de la société civile affichent une certaine confiance en demandant à l’ULCC de diligenter une enquête lorsqu’elles dénoncent des cas de corruption dans telle ou telle institution de l’administration publique. Les cas de l’ancien Directeur général de l’Administration générale des Douanes, Romel Bell, de l’homme d’affaires Reginald Boulos et l’ancien sénateur Latortue sont autant d’exemples qui prouvent que son travail peut enlever le sommeil quiconque corrompus et corrupteurs du pays
Le DG a-t-il vraiment fait peur pour autant ?
S’il est vrai que Hans Ludwig Joseph bénéficie jusqu’à présent de l’appui du gouvernement dirigé par le Premier ministre Ariel Henry pour mener à bien cette bataille contre la corruption, les parquets pour lesquels, il travaille pour les suites de droits, affichent pour la plupart une extrême lenteur dans l’application de ses recommandations. Et certains employés des institutions de l’Etat donnent parfois du fil à retordre aux travaux des enquêteurs de l’ULCC. Ce qui rend leur fonction compliquée davantage et facilite les manœuvres déloyales des mains sales. Autant dire, tant que les efforts ne sont pas conjugués, nous sommes loin de sortir de l’auberge.
La contre-offensive des corrompus et corrupteurs quand ils ont peur en Haïti ont été toujours diverses et variées. À défaut de pouvoir arriver à vous atteindre physiquement, Ils utilisent des organisations de la société civile qui se réclament des droits humains, des pseudo-journalistes, des spécialistes en diffamation pour ternir votre caractère à travers certaines organes de presse et les réseaux sociaux afin de banaliser son travail et poursuivre la marche du gain facile au détriment de la majorité de la population. Hans Ludwig Joseph ne semble pas exempt de ces contre-attaques criminelles.
Avocat du barreau de Port-au-Prince et ex-directeur du Cabinet Expertise firme d’avocats, Jacques Hans Ludwig Joseph est l’auteur du livre intitulé : « La garantie du droit au logement en Haïti face à la permanence des risques naturels » publié en 2019. Natif de la ville de Ouanaminthe, il est également titulaire d’un master 1 en droit internationale des droits de l’homme de l’Université Catholique de Lyon, master 2 droit international et européen des droits fondamentaux de l’Université de Nantes, il a fait des stages à la Cour Européenne des Droits de l’Homme et au Conseil de l’Europe. En depit de sa lourde tâche à la tete de l’ULCC, Hans Ludwig Joseph est actuellement Doctorant en droit public à la Sorbonne, en France. Considéré comme le Gendarme de la Corruption du haut de son poste, le DG va-t-il voir jeter ses rapports d’enquête dans les tiroirs de l’oubli de la justice ?
Robert M. Jean-Louis