Mirebalais, perle paisible de la région du Centre, est aujourd’hui l’épicentre d’un chaos sans nom. Tandis que les tirs retentissent dans les collines et que des familles fuient en silence, une voix forte et émue s’élève à l’international : celle de Melchie Daëlle Dumornay, Corventina pour les cœurs qui la chérissent.
La jeune star haïtienne du football féminin, joueuse de l’Olympique Lyonnais, n’a pas pu contenir son émotion. Originaire de cette ville martyrisée, Corventina s’est exprimée avec une rare intensité sur les réseaux sociaux : « En Haïti, la violence frappe des innocents, et mon cœur se brise à chaque instant. »
Mirebalais, autrefois berceau de souvenirs tendres et de rires d’enfants, est aujourd’hui soumise à la peur. Les gangs armés ont envahi les rues, brûlé des maisons, fermé les écoles. Les visages sont marqués par la panique et la désillusion. Mais dans la douleur, une étoile du sport rappelle à tous l’essentiel : l’humanité.
« Autrefois, mon pays rayonnait d’espoir et de culture, et ma ville natale, Mirebalais, était un véritable havre de vie. Aujourd’hui, la brutalité nous a privés de ce privilège. » Ces mots, empreints de tendresse et de chagrin, frappent comme un coup de tonnerre dans un ciel déjà assombri.
L’appel de Corventina dépasse le simple témoignage. Il devient prière. Il devient exigence. « J’appelle à la fin de cette violence qui tue tant d’innocents. Il est temps que notre pays soit libéré de la tyrannie qui l’étouffe. » À travers elle, c’est une jeunesse exilée dans ses rêves qui parle, une génération blessée mais non résignée.
Dans une posture de rassembleuse, elle ouvre une voie d’espérance : « J’espère qu’un élan de solidarité et de compréhension remplacera la peur par la confiance, et que la justice guérira les blessures de notre nation. »
Haïti est à genoux, mais n’a pas cessé de croire. La voix de Corventina, douce et forte à la fois, résonne comme un rappel : « C’est ensemble, dans la solidarité, la justice et l’espoir, que nous pouvons construire un avenir meilleur. »
En regardant ses dribbles sur les pelouses européennes, le monde oublie parfois d’où elle vient. Mais elle, jamais. Mirebalais vit en elle, même sous les balles.
Smolie N. Saint-Vil