Le mouvement PetroChallenge qui a suscité le réveil de la majorité silencieuse lors de son apparition pour son « combat contre la corruption », s’est fait ridiculisé, humilié et mortifié par la population à l’occasion de son premier anniversaire ce mercredi 14 août au Champs-de-Mars. En dépit des appels lancés tous azimuts et inlassablement par les principaux dirigeants dont Pascale Solages du clan « Nou pap dòmi » pour exiger le départ du président Jovenel Moïse à travers un sit-in, la montagne n’a accouché qu’une souris.
Seulement une trentaine de participants, journalistes et curieux inclus ont pris part à cet événement organisé aux pieds de la statue de Toussaint Louverture vis-à-vis du Palais national. Le char musical et la multiplication des interviews aux journalistes n’ont pas suffi pour attirer la population.
Les petrochallengers ont déçu la majorité silencieuse !
Lorsque des dirigeants de petrochallengers ont poussé le dos des hommes de la politique et de la société civile dont Pierre Espérance, Arnel Bélizaire et autres, lors de leur tout premier sit-in, la majorité silencieuse a vite épousé leur mouvement. Car, Il faut le reconnaître, aucun changement véritable ou combat contre la corruption n’est possible dans ce pays avec des vieux rats (rat do kale) des élites politiques sociales et économiques.
Pourtant, cet acte politique n’était qu’une façon de tromper et d’attirer l’attention de la population. Après trois manifestations gigantesques pour exiger que lumière soit faite sur l’utilisation des fonds PetroCaribe et dire non à la corruption, le masque allait tomber.
Au fond, la vraie mission qui leur a été assignée, ce fut : l’éviction de Jovenel Moïse du Pouvoir. Qui pis est, comme il est de coutume en Haïti, ce grand mouvement de jeunes allait se morceler en plusieurs clans : « Nou p’ap dòmi », « Nou p’ap Konplis », « Ayiti Nou Vle a », « Petrochalengè Popilè », « PetwoSolisyon », « PetwoBizango » pour ne citer que ceux-là.
Plus question de faire flèche de tout bois contre la corruption. Chaque clan agit dépendamment de la position de son patron. Plus question de se démarquer des politiciens traditionnels, la passoire de la corruption, les ouvriers de même patron travaillent ensemble. Désormais l’unique ennemi à combattre n’est autre que la présidence de Jovenel Moïse.
Aussi les petrochallengers se sont-ils unis et assis sur la même table avec des politiciens véreux, des hommes d’affaires rapaces et ce militant de droits humains-là qu’ils ont repoussé pour son implication dans des cas avérés de corruption.
Est-ce pourquoi la majorité silencieuse a boudé depuis bien des temps toutes convocations faites par les petrochallengers. Peut-être en a-t-elle assez de cette politique « ôte-toi de là que je m’y mette » en se dissimulant derrière le combat contre la corruption ?
Frédo Pierre