Les récents commentaires de Linda Thomas-Greenfield, représentante permanente des États-Unis à l’ONU, ont mis en lumière les tensions au sein du Conseil de Sécurité concernant l’imposition de sanctions contre Youri Latortue, une figure politique influente dans le pays. Ces déclarations marquent la première reconnaissance publique des efforts des États-Unis et de certains membres du Conseil pour sanctionner Latortue et d’autres politiciens haïtiens.
Thomas-Greenfield a souligné que Youri Latortue exerce un contrôle considérable sur la vie politique et économique du département de l’Artibonite, notamment par le financement des gangs armés. Cette accusation est appuyée par un rapport d’un groupe d’experts de l’ONU sur Haïti. Selon elle, la suspension des sanctions contre Latortue est « profondément décevante ».
D’après le Miami Herald, les commentaires de Thomas-Greenfield révèlent non seulement les efforts des États-Unis pour imposer des sanctions, mais aussi les divisions internes du Conseil de Sécurité. La suspension des sanctions montre les désaccords sur la question de savoir qui devrait être sanctionné. Bien que personne n’ait publiquement admis avoir bloqué les sanctions contre l’ancien Sénateur, des indices suggèrent des tensions internes.
Dmitry Polyanskiy, premier représentant permanent adjoint de la Russie auprès de l’ONU, a exprimé l’espoir que les intérêts individuels des membres du Conseil ne surpassent pas la nécessité de soutenir un dialogue politique inclusif. La Russie avait précédemment affirmé n’avoir aucun problème à sanctionner des individus autres que les chefs de gangs, à condition que les preuves soient suffisantes. Toutefois, elle a accusé publiquement les États-Unis et le Canada d’utiliser les sanctions pour influencer le paysage politique en Haïti.
Les divergences au sein du Conseil de Sécurité sur les sanctions contre Youri Latortue illustrent les défis auxquels sont confrontées les initiatives internationales visant à stabiliser Haïti. Alors que certains membres du Conseil plaident pour des mesures strictes contre les figures politiques influentes, d’autres appellent à une approche plus nuancée qui favorise le dialogue politique inclusif.
Jean-Max Henry