Récemment, le gouvernement canadien a annoncé de nouvelles sanctions, cette fois contre trois chefs de gang haïtiens : Luckson Élan, Gabriel Jean-Pierre et Ferdens Tilus. Toutefois, l’impact de ces sanctions est contestable. Ces individus n’ont ni passeports ni visas pour le Canada, rendant ces mesures symboliques et inefficaces. À la fin de 2022, le Premier ministre Justin Trudeau avait déjà interdit l’entrée au Canada à plusieurs personnalités politiques et économiques haïtiennes, accusées de soutenir les gangs. Parmi elles, des figures de premier plan comme les anciens Premiers ministres Jean-Henry Céant et Laurent Salvador Lamothe, qui ont depuis demandé des preuves des accusations portées contre eux, sans obtenir de réponse.
Ces actions mettent en lumière les contradictions des sanctions canadiennes. D’un côté, elles visent des individus sans lien tangible avec le Canada, ce qui interroge sur leur réelle utilité. De l’autre, le Canada semble réticent à soutenir des solutions plus concrètes, comme l’envoi d’une force multinationale pour combattre les gangs en Haïti. Cette attitude suggère que le gouvernement canadien préfère projeter une image de fermeté plutôt que de s’attaquer aux véritables causes du problème. Les mesures prises apparaissent ainsi déconnectées des besoins urgents du pays et suscitent des doutes sur les intentions réelles du Canada.
Il est possible que ces sanctions soient davantage destinées à apaiser l’opinion publique canadienne qu’à apporter une aide réelle à Haïti. En ciblant des individus inatteignables et sans influence directe sur le Canada, ces actions semblent plus symboliques qu’efficaces. Au lieu de résoudre les problèmes, elles risquent de renforcer le sentiment de frustration et d’injustice chez les Haïtiens.
En conclusion, bien que les sanctions canadiennes prétendent promouvoir la sécurité et la justice, elles apparaissent souvent comme des gestes symboliques sans impact réel. Pour vraiment aider Haïti, le Canada doit revoir sa stratégie et s’engager dans des actions concrètes et collaboratives, comme le soutien à une force multinationale capable de lutter efficacement contre les gangs. Sans une telle approche, les efforts du Canada risquent de rester sans effet et de nuire à sa crédibilité internationale.
François B. Ulysse