La récente libération provisoire de Madame Edwine Tonton et de Pierre Richard Valès pour des raisons humanitaires met en lumière une contradiction flagrante dans le traitement des détenus en Haïti. Selon l’article publié sur Haiti Loop News, Madame Tonton aurait été libérée en raison de son état de santé précaire, ce qui montre une certaine considération pour les droits humains dans certains cas spécifiques .
Cependant, cette situation contraste fortement avec les conditions inhumaines subies par de nombreuses autres femmes dans les prisons haïtiennes. Comme le rapporte AyiboPost, la plupart des détenues en Haïti, particulièrement les femmes, sont souvent en détention préventive prolongée sans accès à des soins médicaux adéquats et subissent diverses formes de violence. L’incident à la prison civile de Jacmel en 2021, où des femmes ont été brutalement battues sans recevoir de soins médicaux, en est un exemple poignant.
Cette différence de traitement soulève des questions sur l’équité et la justice dans le système judiciaire haïtien. Alors que certaines personnes bénéficient de libérations conditionnelles pour des raisons humanitaires, d’autres continuent de souffrir dans des conditions déplorables, sans accès à la justice ou à des soins. Cette situation pourrait être perçue comme un exemple de « deux poids, deux mesures », où le sort des détenus dépend fortement de leur profil ou de leur exposition médiatique, plutôt que d’une application cohérente des droits de l’homme.
Ces réalités contradictoires soulignent la nécessité d’une réforme en profondeur du système pénitentiaire et judiciaire en Haïti pour garantir un traitement égalitaire pour tous les détenus, indépendamment de leur statut ou de leur influence.
Me Alcindor Joachim