La rédaction du journal vous invite à lire l’intégralité du texte suivant du jeune intellectuel, Jackson Joseph. »
Je vis avec douleur et révolte le calvaire des habitants de Delmas 30 et 32 qui se retrouvent dans une situation de sauve-qui-peut. Ils rejoignent la liste de ceux de Kenscoff, de Solino, de Fort-national, de Nazon, de Carrefour Feuilles, de Gressier…sacs à la main, des enfants sur les épaules, ils s’enfuient vers l’inconnu. Des femmes enceintes, des mères épuisées, des vieillards, ils sont tous en fuite vers des rues désertes, des places poubelles où ils vont coucher leurs nourrissons à la belle étoile. C’est-à-dire sous la pluie et l’incertitude.
Je compte des dizaines de messages que j’ai reçus d’élèves, d’amis réfugiés dans des espaces de fortune, dépourvus de tout, pour raconter leurs déboires, leurs calamités. Ce ne sont pas des migrants tels qu’ils sont en Europe, aux États-Unis, en République dominicaine pourchassés comme des bêtes sauvages. Ce sont des Haïtiens authentiques qui ne demandent que l’opportunité de vivre dans ce pays qui est également le leur.
Cette situation d’insécurité qui sème le chaos en Haïti est un leurre, c’est de la poudre aux yeux, et aussi ignoble qu’elle soit, elle est une diversion. Parce qu’elle n’est pas si complexe qu’elle en a l’air ou qu’on veuille nous le faire croire.
Soit que les dirigeants haïtiens en charge du pays aujourd’hui sont complètement idiots et nuls, soit qu’ils participent à ce complot qui vise à exterminer les 4 à 5 millions d’habitants des 5 arrondissements, des 20 communes et des 112 sections communales du département de l’Ouest.
Le calcul est ingénieux. Car si l’Ouest et l’Artibonite qui sont les deux plus grands départements du pays, l’Ouest particulièrement qui constitue le centre névralgique d’Haïti en ce qu’il y est le pôle politique, économique et administratif, sont tombés, c’est tout le pays qui sera effondré.
Résoudre le problème de l’insécurité recommande de simples formalités d’usage:
1) L’État pourrait verrouiller le pays dans tous les points frontaliers, faire arrêter et emprisonner manu militari tous ceux qui d’une manière ou d’une autre sont en connivence avec les bandits.
2) L’État pourrait demander à certaines ambassades en Haïti, notamment celle américaine et au BINUH de passer des coups de fil aux principaux chefs de gangs et leur demander de déposer les armes compte tenu de leur proximité avec eux. Bon, naturellement, il faudrait le faire avec diplomatie.
3) Concomitamment, le pouvoir en place pourrait procéder, comme les bandes armées le font, à des recrutements accélérés et des formations intensives, rapides, dans les dix départements du pays pour renforcer l’Armée et la Police.
4) L’État haïtien pourrait louer les services de 3 à 4 mille mercenaires colombiens, américains, brésiliens, guatémaltèques coûtant entre 50 et 100 mille par tête…qui se constitueraient en 5 commandos dirigés par des militaires ou des experts haïtiens en sécurité…il y a des centaines de services de sécurité dans le monde qui n’attendent que ça.
Si nous sommes un État souverain, et si nous voulons réellement résoudre ce problème, pourquoi pas? Et en plus, nos peurs de l’Oncle Sam se dissipent. Il n’y a presque plus trop d’investissements américains en Haïti et les compatriotes sont les principales cibles de la déportation de l’Administration Trump. Au-delà de la saisie de biens et de la question de visa, ils n’ont plus trop de moyens de pression sinon ceux que nous leur faisons croire qu’ils détiennent encore.
En termes de ressources financières, l’État dispose amplement de moyens pour y parvenir si on combine les fonds destinés à l’Intelligence, la boîte noire du Palais national et de la Primature, les fonds qui étaient destinés à entretenir les 99 députés et les 30 sénateurs. Il y en a d’autres. Il faut juste chercher. Mais en plus de cela, les pays de l’Amérique latine notamment, prêteraient de l’argent à Haïti, fourniraient du matériel et d’autres ressources si on les consultait en ce sens.
En ce qui concerne les armes et les munitions, il faudrait des drones et des hélicoptères militaires: une dizaine de drones MQ-1 Predator (2 à 3 millions par unité), 5 hélicoptères AS350 (145 mille à 200 mille par unité.) Puis le reste, ce sont des formalités d’usage. Il faudrait acheter des armes et des munitions auprès des pays qui se soucient de notre sort ou au marché noir. Si les bandits savent comment s’en procurer par contrebande et au marché noir, pourquoi pas l’État qui devrait normalement avoir le contrôle de tout cela?
Alors voilà, juste une once de bon sens, une once de courage, une once de bonne volonté, une once d’abnégation, une once de patriotisme et tout est réglé, du moins, presque. Si ces formules ne sont pas des panacées, il y en a mille autres tout aussi efficaces.
Jackson Joseph pour une nouvelle génération d’hommes et de femmes capables de contribuer à la naissance de la nouvelle Haïti !!