Où est passée la fameuse « innovation » du centre d’appel inauguré en grande pompe le 25 juillet dernier par le conseiller Fritz Alphonse Jean, alors Président du Conseil Présidentiel de la Transition ?
La cérémonie, orchestrée devant ses gardes rapprochés – le directeur général des Impôts, Me Romuald Petit, et celui des Douanes, Julcène Edouard–, avait tout du spectacle politique : promesses grandioses, discours ronflants, et ambitions affichées d’une administration enfin à l’écoute.
On nous avait vendu l’accessibilité magique via le numéro gratuit 105, une plateforme censée recueillir les plaintes des citoyens sur les abus, la corruption et les dysfonctionnements publics. Fritz Jean y voyait même un « pas important » vers une gouvernance moderne et redevable.
Cinq mois plus tard, le bilan est sans appel : aucun résultat, aucun service fonctionnel, aucune plainte traitée. À chaque tentative d’appel, le centre reste muet – quand il ne coupe pas ligne.
La montagne a accouché d’une souris morte.
Cette initiative, présentée comme une révolution citoyenne, n’aura été qu’un leurre coûteux, un gaspillage scandaleux d’argent public et d’énergie collective. Entre les promesses et la réalité, il n’y a eu qu’un gouffre – et au fond, seulement le silence d’un numéro qui ne répond jamais.
Comment, dans ces conditions, Fritz Alphonse Jean ose-t-il encore se présenter en donneur de leçons ?
Sous couvert de modernisation, cette plateforme fantôme n’aura servi qu’une chose : une opération de communication éhontée, qui illustre à elle seule le fossé entre les discours politiques et l’inaction coupable.
Le centre d’appel est mort-né. Et avec lui, une énième promesse de changement.
Paul JEAN-MARIE
Delmas 40 B, Port-au-Prince, Haiti
Jeudi 4 décembre 2025
