Il a fallu cette réaction légitime du Commissaire de gouvernement révolté de Miragoâne, André Ernst Muscadin, contre ce bandit du gang « 5 seconde » pour découvrir les vrais visages de ceux qui gouvernent les gangs. Car sous leurs manteaux de fervents défenseurs de Droits humains, de démocrates convaincus, d’investisseurs loyaux, ils jouissent de l’insécurité, se nourrissent de la misère de la population et compatissent avec les gangs.
Aussi paradoxal que cela puisse paraître,des dirigeants de l’organisation de défense des Droits humaines, la Fondasyon Je Klere (FJKL), ont demandé, avec une rapidité étonnante, au Gouvernement la révocation du commissaire du gouvernement des Nippes, Ernst André Muscadin pour un bandit notoire qui a été tué dans sa juridiction. Alors que la population de Miragoaâne a manifesté en signe de solidarité au CG.
Certes, Me Samuel Madistin, président de FJKL, n’a jamais été connu comme un militant de Droits humains, mais comme un politicien de vieille date. Cela lui confère-t-il le droit de s’acharner contre Ernst André Muscadin au profit d’un criminel de grand chemin ? Pourquoi cette levée de bouclier contre le chef du parquet des Nippes alors qu’il a réussi là où les jouisseurs du pouvoir central ont échoué ?
Environ un an depuis que l’État a baissé pavillon face à la terreur des gangs à Martissant. Un an depuis que la population des quatre sur dix départements du pays (Sud Est, Nippes, Sud et Grand Anse)
qui se rend à Port-au-Prince est livrée en pâture aux bandits armés de cette zone. Un an depuis que le vol, le viol, le kidnapping l’assassinat deviennent la règle à cette partie stratégique de l’entrée sud de la capitale. Un an depuis cette descente aux enfers s’étend sur presque toute la zone métropolitaine.
Si le rôle du parquet ne consiste pas à maîtriser les bandits mais à protéger la société, pourquoi ces organisations de défense des Droits humains restent muettes sur le rôle des commissaires du gouvernement de la zone métropolitaine ? Ces derniers font-ils un bon travail sur le plan sécuritaire ou le travail que ces organisations souhaitent ?
Qui prendront finalement la défense des victimes de la terreur de ces gangs ? Pour protéger ses intérêts économiques et accomplir ses basses œuvres, des entrepreneurs les appellent des « leaders communautaires ». Pour conquérir et maintenir le pouvoir, des politiciens les nomment des « victimes de la société ». Pour les protéger de leurs actions criminelles, des militants de Droits humains s’érigent en leurs vaillants et fervents défenseurs.
Jean-Samson Etienne