il est injuste de garder le silence quand on sanctionne une personne pour un acte qu’il n’a pas commis, surtout quand on a été un témoin oculaire. Comme c’est condamnable de faire l’avocat du diable. Ce récit que vous allez lire n’est pas une fiction, il est né d’une franche conversation sur la situation chaotique du pays, que j’ai eue, hier samedi 11 février, avec un de mes cousins venu des États-Unis pour enterrer sa mère tuée par balle, avant de faire un saut vers les années 2012, 2013 pour enfin me positionner publiquement sur les sanctions prises injustement par le gouvernement canadien contre l’ancien Premier ministre haitien Laurent Salvador Lamothe.
Laissé le pays depuis 2014, Marc s’est obligé d’y venir séjourner en vue de participer aux funérailles de sa mère tombée sous une balle perdue à Port-au-Prince alors qu’il emmena son petit-fils à l’école. Constatant la défiguration dramatique de Port-au-Prince, il m’a demandé d’un air perplexe : « cousin, n’était-ce pas cette capitale que j’ai quittée il y a 9 ans, où nous nous amusions à aller dans des night-club, restaurant-dansant, des bals à Delmas, Pétion-Ville, et retourner, en toute quiétude, vers les trois ou heures quatre heures du matin, chez nous ? Comment, en si peu de temps, est-elle transformée en ce champ de guerre ?
Sur les réseaux, je constate avec amertume qu’à chaque quartier se trouve un foyer de gang, la population est prise en otage, les policiers sont si impuissants, au point qu’ils sont devenus la proie facile des bandits. Te souviens-tu, sous le Gouvernement de Laurent Lamothe, avec quelle détermination la Police avait arrêté les membres de deux puissants gangs, de cette époque-là, qui fonctionnaient dans l’ombre, dont le riche homme d’affaires Clifford Brandt et des hommes proches du Président d’alors Michel Martelly ?
Où est passé ce Premier ministre-là ?
Sans tourner autour du pot, je lui ai répondu : M. Lamothe, il est là. Il est entrain de payer pour avoir traqué sans exception les bandits, empêché le kidnapping, facilité les activités touristiques dans le pays, lutté contre l’extrême pauvreté, stabilisé le pays. Il est sanctionné par le Gouvernement canadien pour des actes qu’il a combattus de toutes ses forces, de toute son âme, de toutes sa vigueur. Il accusé est sans aucune preuve de financeur de gang. Ses détracteurs, ses farouches adversaires semblent finalement avoir raison de lui. Car en voulant aider Haïti à sortir de ce climat d’insécurité chronique, le Premier ministre canadien Justin Trudeau met le bon grain et l’ivraie dans le même panier. Sans nul doute, il a été mal conseillé et mal renseigné.
Me Ostin F. Dérival