Le président français Emmanuel Macron, connu pour son franc-parler, a qualifié hier de « complètement cons » ceux qui ont révoqué l’ancien Premier ministre haïtien Garry Conille. Selon le Président Macron, faisait un « travail formidable » et n’aurait jamais dû être limogé. Cette déclaration a provoqué une réaction immédiate des neuf conseillers-présidents haïtiens, qui ont convoqué, ce jeudi 21 novembre 2024, l’ambassadeur de France en Haïti, le diplomate Antoine Michon, pour exprimer leur indignation.
Paradoxalement, ces mêmes conseillers-présidents sont restés muets face à des incidents diplomatiques bien plus graves. Citons, par exemple :
Le président dominicain Luis Abinader, qui a cyniquement choisi la commémoration du massacre de 1937 pour annoncer des déportations massives d’Haïtiens. Résultat ? Pas une convocation.
Le sénateur américain J.D. Vance, dans une déclaration électoraliste, a propagé de fausses informations sur les Haïtiens vivant à Spring Hill, Ohio. Résultat ? Pas une protestation.
Ces conseillers-présidents réagissent rapidement lorsqu’ils se sentent personnellement visés. Pourtant, ils restent étrangement passifs lorsque des propos ou des actes offensent directement le peuple haïtien. Les insultes et actes de mépris contre la population passent inaperçus, mais qu’un mot blesse leur orgueil, et ils sortent immédiatement de leur silence.
Cette attitude illustre un leadership centré davantage sur leur égo que sur leurs responsabilités envers la nation. Ces réactions sélectives témoignent de leur détachement des préoccupations réelles du peuple. Pendant ce temps, abandonnés par ceux qui devraient les défendre, les Haïtiens continuent de subir insultes et injustices.
Marc Sterlin Dieudonné