Depuis tantôt trois semaines, la décision du gouvernement de doubler le prix du carburant à la pompe a accouché dans le pays une protestation populaire multiforme (barrage des rues, vandalisme, manifestation, pillage des entreprises publiques et privées, incendie… Toutes les activités sont quasiment au point mort. Le pire, les gangs qui occupent déjà différentes entrées de la capitale, empêchent manu militari la distribution des produits pétroliers à la Terminal de Varreux se trouvant dans la commune de Cité-Soleil. Alors que les cas de kidnapping ne cessent d’augmenter quotidiennement. Face à cette dramatique situation, même des hôpitaux commencent à fermer leurs portes faute de carburant. Les forces de l’ordre sont complètement dépassées par les évènements. L’État est presque inexistant.
Aussi paradoxale que cela puisse paraître, sur les tribunes de l’Organisation des Nations Unis (ONU), Jean Victor Généus, le ministre des Affaires étrangères du gouvernement d’Ariel Henry, dans son intervention par devant le Conseil de sécurité a déclaré haut et fort, le lundi 26 septembre dernier, que « La situation est globalement sous contrôle ». D’où, le représentant d’Haïti par devant cette auguste assemblée a choisi de mentir en guise de profiter de cette rare et grande opportunité pour exposer, telle qu’elle est, la situation chaotique d’Haïti en vue de trouver la solidarité et le support de la communauté internationale pour une réponse appropriée contre la domination des gangs qui gangrènent la famille haïtienne.
« Tout est globalement sous contrôle » de qui, Monsieur le Ministre ? De votre piètre gouvernement qui ne fait que constater la descente aux enfers de la population face à cette machine de l’insécurité qui dévorent ses entrailles ? Ou des gangs qui tuent, kidnappent, volent et violent sans être inquiétés et mettent au défi les forces de l’ordre au quotidien ? Faudrait-il croire, Monsieur le Ministre, que ces malfrats seraient en mission pour votre gouvernement dans le but de le pérenniser au pouvoir comme plusieurs critiques veulent le faire croire ? Tout est globalement sous contrôle, semble-t-il, tant que la population continue d’être l’appât des gangs pour le plus grand plaisir des pilleurs et des jouisseurs des maigres ressources de l’État.
David Ernst Lafortune