Fritz Alphonse JEAN, Conseiller-Président, a cru bon d’adresser au Premier ministre une lettre empreinte d’accusations gratuites, de demi-vérités et de mauvaise foi manifeste.
Il convient de rappeler, pour l’opinion publique, que l’intéressé est présent et partie prenante dans toutes les décisions majeures du Conseil présidentiel de transition. Il n’a jamais été tenu à l’écart. Chaque résolution adoptée, chaque arbitrage rendu, chaque orientation prise a porté sa signature ou, à tout le moins, son assentiment tacite.
Dès lors, tenter aujourd’hui de se dédouaner en rejetant l’entière responsabilité sur le Premier ministre relève non seulement d’un manque de courage politique, mais aussi d’un effort maladroit pour faire oublier ses propres échecs dans la coordination du CPT.
Il est aisé d’accuser. Il est plus difficile d’assumer. Fritz Alphonse JEAN feint de découvrir les conséquences de l’insécurité, alors que lui-même, lorsqu’il était en charge de la coordination du Conseil, n’a jamais su ni proposer une stratégie viable, ni mobiliser un consensus national sur la sécurité. Ses mises en garde, qu’il brandit aujourd’hui comme un bouclier, n’ont jamais été accompagnées de solutions réalistes ni d’actes concrets.
La gravité de la situation sécuritaire n’autorise pas la démagogie. Les massacres, les kidnappings, les crimes odieux que vit notre peuple exigent de nous du sérieux, de la responsabilité et du courage collectif. Ce n’est pas le moment de chercher des boucs émissaires ni d’écrire des lettres venimeuses pour se donner une posture morale.
Le Premier ministre, contrairement à ce qu’insinue Monsieur JEAN, n’a jamais cessé de rendre compte, ni au CPT, ni à la Nation. Les efforts entrepris pour renforcer la Police nationale d’Haïti, les initiatives diplomatiques pour mobiliser l’appui international, la mise en place de dispositifs de sécurité dans plusieurs zones sensibles, tout cela relève d’une action gouvernementale constante, dont les résultats sont progressifs mais bien réels.
Ce que cache mal la virulence de Monsieur JEAN, c’est sa volonté d’effacer sa propre responsabilité dans le blocage de plusieurs décisions cruciales et dans la lenteur du processus de sécurité. À chaque étape, il a été là. À chaque moment clé, il a donné son aval. Vouloir aujourd’hui se poser en procureur, c’est oublier qu’il est lui-même juge et partie.
La Nation n’a pas besoin de procès d’intention. Elle a besoin d’unités, de convergences, de résultats. Et il est indécent de transformer la douleur des familles meurtries en instrument de règlement de comptes politiques.
Le Premier ministre reste debout, déterminé à continuer le combat pour la sécurité, la santé, et la stabilité nationale. Les accusations haineuses et malveillantes de Fritz Alphonse JEAN ne sauraient détourner ni son action, ni l’engagement du Gouvernement à protéger la population.
Il est temps de dire la vérité : celui qui accuse le plus fort aujourd’hui est aussi celui qui a failli hier.
Renand JEAN-MARIE
Tabarre 17 #23 Rue Paul Eluard
Port-au-Prince Haïti
Mercredi 24 septembre 2025